Cinq types d’icônes de la Vierge particulièrement répandus en Russie

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Icône de la Vierge de Vladimir

Icône de la Vierge de Vladimir, XIIe siècle

L’icône de la Vierge de Vladimir appartient au type iconographique Éléousa (Vierge de tendresse) : l’enfant Jésus se blottit contre la Vierge et ils sont joue contre joue.   

La tradition veut que la première icône de ce type ait été peinte par l’évangéliste Luc et bénie par la Marie elle-même. Vers 1130, une copie de cette image sacrée fut transportée de Constantinople en Russie. Elle est une des plus anciennes icônes vénérées dans la Russie médiévale qui nous soit parvenue. 

Cette icône fut d’abord conservée à Vychgorod, près de Kiev. André, l’un des fils du prince Iouri Dolgorouki (le fondateur de Moscou), l’emmena à Vladimir, d’où le nom qui reste depuis attaché à cette image.

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De nombreux miracles lui ayant été attribués, cette icône fut transportée à Moscou en 1395, alors que les armées de Tamerlan menaçaient la ville. Sans raisons évidentes, le conquérant turco-mongol abandonna ses projets et Moscou fut sauvée.

Cette icône fut ensuite conservée en la cathédrale de la Dormition de Moscou. Le célèbre iconographe Andreï Roublev en réalisa une copie qui fut envoyée à Vladimir où elle ne fut pas moins révérée que son modèle.

Pour en savoir plus sur l’icône de la Vierge de Vladimir, voir ici. 

Icône de la Vierge de Kazan

Icône de la Vierge de Kazan

L’icône de la Vierge de Kazan appartient au type iconographique Hodiguitria (celle qui montre la voie). La Vierge tient l’enfant Jésus dans ses bras et le montre de sa main droite (ce qu’on ne voit pas sur cette icône). Celui-ci fait un signe de bénédiction de la main droite et tient un rouleau de parchemin dans la main gauche. En Russie, on considère que cette image est la protectrice du pays.

Son invention serait due à un miracle. En 1579, après qu’un incendie eut ravagé Kazan, la Vierge serait apparue et aurait indiqué où se trouvait cette icône. On l’y découvrit intacte dans les cendres d’une maison qui avait complètement brûlé.

Apprenant la survenue de ce miracle, Ivan IV le Terrible ordonna la construction d’un monastère à l’endroit de l’invention de cette image sacrée de la Vierge. Elle y resta conservée jusqu’en 1904, lorsqu’elle y fut dérobée. 

Durant le Temps des Troubles, des milices de Kazan se joignirent à celle de Kouzma Minine et du prince Dmitri Pojarski. Elles avaient avec elles une copie de l’icône de la Vierge de Kazan et l’amenèrent jusqu’à Moscou. En 1636, le prince Dmitri Pojarski fit ériger sur ses deniers l’église de l’icône de la Vierge de Kazan à l’entrée de la place Rouge pour conserver cette copie. 

La cathédrale de Kazan de Saint-Pétersbourg abrite une autre copie de cette image sacrée. 

Pour en savoir plus sur l’icône de la Vierge de Kazan, voir ici. 

Icône de la Vierge de Bogolioubovo

Icône de la Vierge de Bogolioubovo

L’icône de la Vierge de Bogolioubovo est du type de la « Vierge seule » qui est repris plus rarement que les autres. Marie est y représentée en pied, seule, sans l’enfant Jésus. 

La Vierge était particulièrement vénérée dans le pays de Vladimir-Souzdal’. Le prince André Bogolioubski fonda un monastère à l’endroit où la mère de Dieu lui était apparue et fit établir un nouveau modèle de Vierge orante : celui depuis connu comme de Bogolioubovo.

Les spécialistes en iconographie considèrent que ce type d’icônes est réellement d’origine russe. En 2024, l’icône de la Vierge de Bogolioubovo fut présentée au public après avoir subi un long processus de restauration.

De nombreuses copies de cette icône furent réalisées. Elles sont aussi considérées comme miraculeuses. L’une d’elles est conservée en l’église du tsarévitch Dmitri à Ouglitch. Une copie peinte à Moscou au début du XVIIIe siècle devint à son tour un modèle d’image de la Mère de Dieu.

Icône de Théodore de la Vierge

Icône de Théodore de la Vierge

Comme celle de la Vierge de Vladimir, l’icône de Théodore de la Vierge est à rattacher au type de la Vierge Eléousa. Des historiens de l’art se demandèrent même si la Vierge de Théodore n’était pas une copie ancienne de la Vierge de Vladimir. Il existe toutefois une différence importante entre elles : sur l’icône de Théodore de la Vierge, la jambe gauche de l’enfant Jésus est dénudée jusqu’au genou.  

Une version sur l’invention de cette icône en Russie avance qu’elle se trouvait dans la ville de Gorodets qui fut presque entièrement brûlée lors de l’invasion des Mongols au XIIIème siècle. Une légende veut qu’elle ait été trouvée miraculeusement une seconde fois : elle serait apparue à l’un des princes de la dynastie des Riourikovitch, ce qui en aurait fait une de ses protectrices. 

Ce serait de Théodore, le nom de baptême du prince à qui elle serait apparue, qu’elle devrait son nom.

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Cette icône est considérée comme thaumaturge. En 1613, à la fin du Temps des Troubles, les membres du Zemski Sobor (Congrès de la Terre russe) apportèrent avec eux l’icône de Théodore de la Vierge au monastère Saint-Hypace de Kostroma où Mikhaïl Romanov allait être désigné comme le nouveau tsar. 

À partir de cette date, cette icône devint la protectrice de la dynastie Romanov. De nombreux tsars, dont Nicolas II, firent le pèlerinage de Kostroma. Une copie est conservée dans une église de Gorodets reconstruite. Plusieurs églises lui en Russie lui sont dédiées. 

Pour en savoir plus sur l’icône de Théodore de la Vierge, voir ici. 

Icône de Notre-Dame du Signe de Koursk (Korennaïa)

Icône de Notre-Dame du Signe de Koursk

L’icône de la Vierge de Koursk est celle d’une Vierge orante (ou du Signe). Marie y apparaît en prière, les bras écartés. L’enfant Jésus est dans un médaillon sur sa poitrine. 

Cette icône demeura intacte en dépit des incendies, des guerres et même d’une explosion provoquée par des révolutionnaires qu’elle subit.

Selon la légende, l’invention de cette icône eut lieu le 8 septembre 1295, le jour de la Nativité de la Vierge. Elle est depuis fêtée à cette même date. Un chasseur l’aurait découverte intacte au pied d’un arbre (d’où son nom de Korennaïa, koren’ signifiant racine) près de la ville de Koursk ravagée par une attaque mongole.

Cette icône est vénérée dans toute la Russie. Saint Séraphin de Sarov lui devrait sa guérison miraculeuse. 

Durant la Guerre Civile, des clercs l’emportèrent avec eux à l’étranger pour la protéger des Bolcheviks. Depuis 1958, elle est conservée en la cathédrale Notre-Dame-du-Signe à New York, spécialement érigée pour l’abriter.

Cette icône fut ramenée une fois en Russie pour être présentée aux fidèles. A Koursk, une procession avec une copie ancienne de cette image se tient tous les ans.

Pour en savoir plus sur l’icône de la Vierge de Koursk, voir ici.

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