Comment l’icône de Notre-Dame de Kazan est-elle devenue la plus populaire en Russie?
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Une découverte miraculeuse
Au cours de l’été 1579, un incendie a fait rage à Kazan. Il a détruit la moitié du kremlin, y compris la maison de Danila Onoutchine, chef d’un escadron de streltsy. Selon la légende, sa fille Matrona a alors bientôt fait un rêve de la Vierge Marie, qui l’a priée d’aller chercher son image dans les cendres. Accompagnée de sa mère, la jeune fille est donc partie à sa recherche et a trouvé l’icône intacte dans les ruines, à l’emplacement de la demeure incendiée.
Ivan le Terrible, ayant eu vent de ces miracles, a ordonné de construire à l’endroit de l’apparition de l’icône le couvent de la Mère de Dieu, où l’icône s’est trouvée jusqu’en 1904, au sein de la cathédrale de Notre-Dame de Kazan.
Les monarques qui venaient à Kazan allaient vénérer l’icône miraculeuse et lui apportaient des offrandes. Ainsi, Catherine II a décoré l’icône d’une couronne de diamants, Alexandre Ier lui a commandé un riche châssis en or, constellé de nombreux diamants, rubis, saphirs et perles. Quant à l’empereur Alexandre II, il lui a offert une précieuse riza ornée de diamants.
Défenseuse contre les ennemis
L’icône de Notre-Dame de Kazan est réputée comme protectrice de la terre et la foi russes. Pendant le Temps des troubles, la milice populaire de Minine et Pojarski a été rejointe par des détachements de Kazan, qui ont apporté avec eux une copie de la relique. Après avoir été placée dans la cathédrale de la Présentation de Moscou, elle a été transférée en 1636 dans la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan sur la place Rouge, construite aux frais du prince Dmitri Pojarski.
En 1649, le tsar Alexis Ier, à l’occasion de la naissance de son héritier, a institué le 22 octobre fête nationale de l’icône de Notre-Dame de Kazan et a ordonné la construction, dans sa résidence de Kolomenskoïé, en bordure de Moscou, d’une église domestique au nom de cette image sainte.
Pierre le Grand a de son côté prié devant l’icône à la veille de la bataille de Poltava. Plus tard, l’empereur transfèrera une copie à Saint-Pétersbourg. Depuis 1811, l’image se trouve ainsi dans la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan, dans le cœur de la ville. Le maréchal Mikhaïl Koutouzov s’est aussi recueilli devant elle avant de partir en guerre contre les troupes napoléoniennes. Le premier service de prière d’action de grâce après la fin du conflit s’est d’ailleurs tenu auprès d’elle.
L’original a été volé
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Dans la nuit du 28 au 29 juin 1904, l’icône de Notre-Dame de Kazan a été dérobée au monastère de la Mère de Dieu. Kazan a alors été secouée par ce vol audacieux : des émeutes ont éclaté, les croyants ont demandé à ce que les coupables soient trouvés et immédiatement punis. Le voleur n’a donc pas tardé à être rattrapé : il s’agissait d’un certain Fiodor Tchaïkine. L’enquête a conclu qu’il avait brûlé l’icône et vendu le précieux châssis.
En 1918, la copie de l’icône a à son tour disparu à Moscou. Ce n’est qu’en 2023 que le patriarche Cyrille a annoncé que l’icône, considérée comme perdue, avait été retrouvée et placée dans la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan, sur la place Rouge.
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