
Que nous montre Andreï Roumiantsev sur son tableau L’Examen de la fiancée?

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Choix de la fiancée
Dans la Russie des XVIe - XIXe siècles, les paysans ne se mariaient généralement pas par amour, mais parce que leurs familles s’étaient entendues. La paysannerie était un milieu où les traditions matrimoniales étaient strictement respectées. Lorsque le temps de marier un fils était venu, ses parents examinaient les candidatures possibles. La future bru devait être travailleuse, belle, en bonne santé, bien élevée et sa famille devait avoir du bien. Dès que les parents avaient arrêté leur choix, ils envoyaient des émissaires (сваты / svaty) à la famille de la fiancée potentielle. Il s’agissait généralement du parrain et de la marraine du jeune homme, des aînés des parents ou d’une personne particulièrement respectée dans le village. Ils étaient chargés de présenter le jeune homme sous son meilleur jour.
En l’absence de motifs de refus à cette étape, on passait à la suivante : celle de l’examen des jeunes gens (смотрины / smatriny). On commençait par le garçon et on s’assurait des conditions dans lesquelles vivrait sa jeune épouse. Venait ensuite le tour de la jeune femme.
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Présentation(s)
S’ils ne se connaissaient pas encore, les deux jeunes gens se rencontraient pour la première fois lors du rituel de leur examen. Étourée d’amies et de parentes, la jeune femme se présentait aux svaty. C’est précisément cette scène qu’Andreï Roumiantsev (mort en 1907) a représentée sur cette toile datée des années 1870.

Autour de la jeune fille à marier s’affairent des amies déjà mariées dont la tête est couverte d’un foulard. Elle l’aide à changer de chaussures. Il était d’usage d’accueillir les svaty vêtue de ses plus beaux atours. S’il le fallait, elle en changeait plusieurs fois. Si le fiancé qui lui avait été choisi ne lui plaisait pas, la jeune fille remettait ses habits de tous les jours pour signifier que le mariage ne se ferait pas. Sur ce tableau, l’homme portant un caftan bleu est le potentiel beau-père. Lors de son examen, la jeune fille devait prouver non seulement qu’elle avait de bonnes manières, mais aussi qu’elle savait tenir sa maison, faire le ménage, coudre.

Andreï Roumiantsev nous montre un fiancé gêné par l’intérêt que lui portent les svaty et qui ne sait comment échapper à leur attention. Ils le cernent et sont sur le point de le conduire vers la jeune fille. Lorsque les deux jeunes gens se seront rapprochés, l’affaire sera conclue et l’annonce du mariage prochain officiellement faite.
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