Que voulaient obtenir les Décembristes en se soulevant contre le tsar?
Le 26 décembre (nouveau style) 1825, à Saint-Pétersbourg, les nobles rassemblés dans la Société du Nord tentèrent de renverser le tsar Nicolas Ier qui venait de monter sur le trône. Deux jours plus, en Ukraine, la Société du Sud déclenchait un soulèvement.
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Les Décembristes (декабристы), tels qu’ils sont depuis connus dans l’histoire, rêvaient de créer une nouvelle Russie. Mais, leurs visions de l’avenir divergeaient.
Dans la « Constitution » de Nikita Mouraviov, la Russie n’était plus un Empire mais une fédération de treize « puissances » et deux régions. L’Assemblée populaire (Народное вече), un parlement à deux chambres, exerçait la pouvoir législatif. Le pouvoir exécutif était dans les mains de l’empereur, le « fonctionnaire suprême » (верховный чиновник).
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L’idéal de Pavel Pestel, qui rédigea La Justice russe, était plus radical. Il souhaitait l’abolition de la monarchie et la proclamation de la république. Toutes les classes devaient être abolies et tous les citoyens égaux devant la loi.
Pour Pavel Pestel, l’Assemblée populaire était à une seule chambre. Son fonctionnement était contrôlé par une Assemblée suprême (Верховный Собор) où siégeaient les citoyens les plus compétents et éminents.
Pavel Pestel rejetait totalement l’idée d’une fédération. Il voulait un État unifié et indivisible. Sur la question du servage, cette institution « honteuse », il rejoignait Nikita Mouraviov : abolition pure et simple.
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Le projet de Nikita Mouraviov fut adopté par la Société du Nord et celui de Pavel Pestel par la Société du Sud. À la veille du soulèvement à Saint-Pétersbourg, le « dictateur » des comploteurs, le prince Sergueï Troubetskoï, rédigea un Manifeste au peuple russe qui proclamait l’abolition de la monarchie et le transfert du pouvoir à un gouvernement provisoire.
Le soulèvement du 14/26 décembre 1825 échoua. Cinq chefs du mouvement, dont Pavel Pestel, furent pendus. Nikita Mouraviov et Sergueï Troubetskoï furent condamnés au bagne en Sibérie. D’autres nobles membres des deux Sociétés furent privés de leurs titres, dont de noblesse, et envoyés servir comme simples soldats dans le Caucase. Plusieurs milliers de soldats des régiments insurgés furent également condamnés.
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