Une amitié complexe: un nouvel ouvrage explore les relations franco-russes de 1891 à 1918

Une amitié complexe: un nouvel ouvrage explore les relations franco-russes de 1891 à 1918
Éditions SPM, Archives de Gérard Gorokhoff et Andreï Korliakov, domaine public
Fruit d’une collaboration entre historiens français et russes, cette publication illustre les liens diplomatiques, militaires et culturels ayant uni les deux nations à une époque clé. Ce projet, initié par l’association La Renaissance Française et soutenu par des institutions académiques des deux pays, vise à raviver la mémoire de cette alliance historique, souvent méconnue du grand public.

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Un livre intitulé Une amitié complexe : les relations franco-russes 1891-1918 vient de paraître en France aux éditions SPM. Il est le résultat d’un projet ambitieux mené sous l’égide de La Renaissance Française, une association fondée en pleine Première Guerre mondiale par le président Raymond Poincaré. « Nous œuvrons beaucoup pour la préservation de la mémoire collective et historique, et cet ouvrage en est un bel exemple », souligne Zoya Arrignon, présidente de la délégation russe de La Renaissance Française, interrogée par Russia Beyond.

La publication tire ses origines d’un colloque international organisé à Iaroslavl en 2014 dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Cette rencontre, qui rassemblait des historiens des deux pays, a jeté les bases d’une réflexion commune sur l’alliance franco-russe et ses implications.

Destiné à un large public intéressé par l’histoire, Une amitié complexe compile ainsi les contributions d’historiens renommés comme Jean-Paul Bled ou Jean-Pierre Arrignon, spécialiste de la Russie. Parmi les thèmes abordés, figurent les relations diplomatiques, la coopération économique ou encore les souvenirs des soldats russes sur le sol français.

L’ouvrage rappelle en effet notamment l’importance de cette alliance dans la survie de la France durant la Première Guerre mondiale. « La Russie a envoyé environ 20 000 hommes en France. Plus de 5 000 d’entre eux ont donné leur vie sur les champs de bataille français, morts pour la France », souligne Mme Arrignon, qui avoue être peinée de ne pas entendre l’hymne de la Russie lors des commémorations du 11 novembre. La publication s’avère d’ailleurs ornée, en couverture, d’une photo du monument parisien dédié au Corps expéditionnaire russe, référence à la dimension humaine de cette alliance : des soldats qui ont traversé les frontières pour défendre des idéaux communs. 

L’ouvrage loue en outre la mémoire de personnalités clés de cette alliance bilatérale, tels Alexandre III, Sadi Carnot, Raymond Poincaré, ou encore les généraux Nicolas Obroutchev et Raoul le Mouton de Boisdeffre, architectes de la convention militaire entre les deux pays. Comportant une introduction de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et représentant spécial de la France pour la Russie, ce livre, savant mais accessible, offre de cette manière un éclairage précieux sur « une période faste des relations franco-russes », marquée par « l’alliance de deux régimes politiques différents : la République française et la Russie tsariste », note de son côté Jean-Paul Bled, directeur de la publication.

Ce livre met par conséquent en lumière le rôle crucial des échanges académiques pour préserver et transmettre la mémoire historique. « C’est un exemple de mémoire collective qui est essentielle pour les générations futures », conclut Zoya Arrignon.

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