Quatre noms russes du cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois

Quatre noms russes du cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois
Natalia Nossova

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Félix Ioussoupov

Issu de l’une des familles les plus riches de l’Empire russe, le prince Félix Ioussoupov doit être bien connu de nos lecteurs comme l’un des participants au meurtre de Grigori Raspoutine. Félix a réussi à éviter une condamnation à mort, mais a été exilé de la capitale. Avec le déclenchement de la guerre civile, il a quitté sa patrie et a fini par s’installer en France. Ici, avec sa femme, la nièce de l’empereur Nicolas II, Irina Alexandrovna de Russie, il a fondé la maison de couture IrFe. Le dernier prince de la famille Ioussoupov est mort à l’âge de 80 ans en 1967.

Ivan Bounine

Premier écrivain russe à recevoir le prix Nobel de littérature, Bounine a appris cette nouvelle alors qu’il vivait depuis déjà 13 ans sur le sol français, la révolution l’ayant aussi forcé à quitter son pays natal. L’écrivain a passé beaucoup de temps à Paris et en ProvenceC'est dans l'Hexagone qu'il a créé ses œuvres majeures comme La Vie d’Arseniev et Les Allées sombres. Au début des années 1940, sa patrie lui manquait particulièrement, mais avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, y retourner était hors de question. L’écrivain est donc mort en France.

Andreï Tarkovski

Réalisateur légendaire, il est né dans un petit village sur la Volga, mais a ensuite déménagé à Moscou. Au début, Tarkovski a étudié pour devenir arabiste, mais est finalement entré dans la meilleure université de cinéma de la capitale, le VGIK, où il a étudié sous la direction du célèbre Mikhaïl Romm. Cependant, en 20 ans de travail en URSS, il n’a ensuite réussi à réaliser que 5 films. Fatigué des critiques des autorités, Tarkovski n’est pas revenu d’un voyage d’affaires en Italie. Six ans plus tard, on lui a diagnostiqué un cancer et il s’est rendu à Paris pour se faire soigner, où il mourra bientôt.

Rudolf Noureev

Né en 1938 dans une famille tatare musulmane, Rudolf a affiché dès son plus jeune âge une passion pour la danse. Sa famille n’approuvait pas le passe-temps du garçon, ce qui ne l’a pas empêché d’entrer à l’école chorégraphique de Leningrad (aujourd’hui – l’Académie de ballet russe Vaganova de Saint-Pétersbourg), et d’être ensuite admis au Théâtre d’opéra et de ballet de Kirov (aujourd’hui – le Théâtre Mariinsky). Lors d’une tournée à l’étranger, l’artiste a décidé de ne pas retourner dans son pays natal en réponse aux sévères restrictions imposées par les dirigeants soviétiques. Noureev a dansé au Royal Ballet de Copenhague, à l’Opéra de Vienne, au London Royal Ballet. À 45 ans, il a été accepté par l’Opéra de Paris, où il a obtenu le poste de metteur en scène, de danseur et de chorégraphe. Noureev est décédé en 1993 à Paris des complications du sida.

Dans cet autre article, découvrez ces adresses parisiennes qu’a côtoyées Lénine durant son exil.

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