
Que signifie l’expression russe «Barbara la curieuse eut le nez arraché au bazar»?

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Empressons-nous de rassurer nos fidèles lecteurs : aucune Barbara n’eut à souffrir ! Contrairement à Platon Kouzmitch Kovalev, le personnage de Gogol, elle ne perdit pas son nez. On ne peut certainement pas en dire autant de son argent. Mais reprenons cette histoire à son début. Dans la Russie ancienne, on appelait носы (pluriel de нос, homonyme de нос / nez) une planchette ou une billette sur laquelle on faisait des entailles pour marquer les dettes, les jours de la semaine, les achats. En un mot, tout ce dont on voulait se souvenir.

Par exemple, quand quelqu’un empruntait de l’argent à quelqu’un d’autre, le créancier entaillait sa planchette et celle de son débiteur. Lorsqu’il avait été remboursé, il biffait ces deux entailles. Ces planchettes étaient en quelque sorte des calendriers, des agendas et même des calculatrices que pouvaient utiliser ceux qui ne savaient ni lire, ni écrire.
La Barbara du dicton est un personnage imaginaire créé par la sagesse populaire pour montrer ce qui arrive aux gens trop curieux. Leur intérêt importun finit par agacer leur entourage. C’est pourquoi on leur retire leur planchette : pour leur rendre la monnaie de leur pièce ou pour leur faire la leçon, on les prive de ce morceau de bois précieux. Barbara ne peut donc plus rien faire : ni rembourser une dette en temps et en heure, ni se souvenir d’une rencontre importante.
Aujourd’hui, cette expression est utilisée pour rappeler que la curiosité est un vilain défaut qui a des conséquences désagréables.
Dans cet autre article, nous vous expliquions le dicton russe «La mer est profonde jusqu'aux genoux».