
Pourquoi les Allemands prirent-ils part à la campagne de Russie?

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Les Français ne constituaient qu’environ la moitié des 600 000 soldats de la Grande armée, engagés contre l’Empire russe en 1812. Le reste des troupes était formé d’alliés étrangers, parmi lesquels les Allemands étaient les plus nombreux. On en décomptait plus de 140 000.
Les États membres de la Confédération du Rhin – les royaumes de Bavière, de Saxe, de Westphalie et de Wurtemberg, les grands-duchés de Bade, de Berg, de Hesse et de Wurtzbourg, ainsi que plusieurs principautés – ont envoyé leurs contingents en soutien à Bonaparte.
Tous profitèrent de leur alliance avec Bonaparte. En 1806, lorsque l’empereur abolit le Saint-Empire romain germanique et le remplaça par la Confédération du Rhin, il refaçonna entièrement la carte de l’Allemagne, qui passa de deux cents petits États à une quarantaine.

Avec l’assentiment de Paris, certains États allemands étendirent considérablement leurs territoires au détriment de leurs voisins plus modestes et firent évoluer leur statut : ils passèrent du rang d’électorat - Kurfürst, désignant un territoire gouverné par un prince-électeur - à celui de grands-duchés ou de royaumes. Ils s’engagèrent ainsi volontiers aux côtés de la France.
Le maréchal Claude-Victor Perrin louait les qualités de la brigade badoise, qui, selon lui, avançait toujours dans un ordre irréprochable. Quant au colonel saxon Wilhelm von Leisser, il se souvenait de la participation de ses compatriotes à la bataille de la Moskova (Borodino) : « Nous étions animés d’une volonté de fer, et l’honneur et la gloire nous attendaient au sein des carrés russes. Nous les attaquâmes, les balayâmes et renversâmes tout ce qui se dressait sur notre route ».
La situation était plus complexe avec la Prusse, ennemi de longue date de Napoléon. En 1807, il la défit, lui enleva la moitié de son territoire et la soumit à sa volonté. En 1812, Frédéric-Guillaume III dut envoyer un corps de 22 000 hommes participer à la campagne contre la Russie.
Les Prussiens combattirent fidèlement pour Napoléon, mais furent les premiers à le quitter. Alors que les forces françaises en déroute se retiraient de Russie, ils prirent volontairement du retard et signèrent un armistice séparé avec les Russes.
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