Gros plan sur l’évasion la plus audacieuse de prisonnières en Russie

Kira Lisitskaïa (Photo: Domaine public)
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Domaine public
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En juillet 1909, toute la police de Moscou a été mobilisée. Un événement inédit venait de se produire : treize détenues s’étaient évadées de la prison de Novinskaïa! Le scandale a alors secoué l’Empire russe dans son ensemble : jamais auparavant des prisonnières, et surtout des femmes, n’avaient défié les gardiens avec une telle audace.

L’initiatrice de l’évasion, Natalia Klimova, avait été condamnée à la réclusion à perpétuité en tant que complice dans la tentative d’assassinat du ministre de l’Intérieur Piotr Stolypine. Ne voulant pas passer le reste de ses jours en prison, elle a préparé sa fuite. Contre toute attente, Klimova a bénéficié du soutien… d’une gardienne, qu’elle avait impliquée dans le complot.

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À l’extérieur de la prison, l’évasion des détenues a été préparée par le socialiste-révolutionnaire (SR) Isidor Mortchadze, qui louait un appartement à la famille Maïakovski. Celle-ci était au courant de ses projets et l’a aidé autant qu’elle a pu : la mère et les sœurs du futur grand poète Vladimir Maïakovski ont cousu des vêtements pour les fugitives. Le futur écrivain, lui aussi, était bien évidemment informé de l’opération et a apporté son aide aux conspirateurs.

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Tout s’est déroulé à merveille jusqu’au moment où les condamnées ont découvert que leur plan avait été démasqué. Elles ont alors décidé de s’évader sans attendre. Elles sont parvenues à quitter le bâtiment puis à se faufiler par une ruelle non surveillée jusqu’au cimetière voisin. Elles ne craignaient guère d’être arrêtées : la veille, Moscou avait célébré le bicentenaire de la bataille de Poltava et la police avait d’autres priorités que les prisonnières. Elles ont réussi à endormir les gardiens avec des somnifères. Sur les treize évadées, dix ont pris la fuite avec succès. Klimova, elle, a finalement quitté la Russie et rejoint la France en passant par la Mongolie et le Japon.

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Furieuses, les autorités policières commencèrent à arrêter tous les suspects, dont Vladimir Maïakovski, alors âgé de 16 ans. Ils considéraient que c'était lui qui avait donné aux conspiratrices le signal de quitter le bâtiment. « J'ai réussi à organiser une évasion de la prison de Novinskaïa. L’on m’a embarqué. Je ne voulais pas me retrouver derrière les barreaux. J'ai fait des scènes », se souvenait le poète. Maïakovski a passé onze mois en prison. C'est d'ailleurs à la prison de Boutyrka qu'il a commencé à écrire de la poésie.

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