Non-retour: cinq personnalités soviétiques qui quittèrent définitivement l’URSS
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Svetlana Allilouïeva (1926-2011)
En 1967, la fille de Joseph Staline se rendit en Inde pour disperser les cendres de Brajesh Singh qui avait partagé sa vie. À Delhi, Svetlana Allilouïeva se rendit à l’ambassade des États-Unis et y demanda l’asile politique. En URSS, il lui restait un fils de 22 ans et une fille de 17 ans. Après son installation aux États-Unis, elle publia plusieurs livres de souvenirs. Elle se remaria et prit le nom de Lana Peters. En 1984, elle revint à Moscou, y passa quelque temps puis retourna aux États-Unis.
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Viktor Kortchnoï (1931-2016)
Viktor Kortchnoï était, entre autres, quadruple champion d’échecs d’Union soviétique et joua deux fois en finale des candidats. En 1974, il perdit la finale des candidats contre Anatoli Karpov et fit savoir qu'il considérait que la victoire n'avait pas honnêtement été attribuée à son jeune adversaire. Il lui fut alors interdit de quitter l’URSS pendant deux ans. En 1976, lors d'un tournoi à Amsterdam, Viktor Kortchnoï fit le choix de ne pas rentrer en URSS. Il pensait qu’il n’y avait pas la possibilité de continuer à se préparer pour les championnats du monde. D’anciens compatriotes refusèrent de se mesurer à lui et il affronta encore deux fois Anatoli Karpov. En 1990, Viktor Kortchnoï fut réintégré dans la nationalité soviétique qui lui avait été retirée en 1978.
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Andreï Tarkovski (1932-1986)
À l’été 1983, un scandale éclata à Milan. Lors d’une conférence de presse, le réalisateur du Miroir et de Soliaris annonça qu’il ne rentrerait pas en URSS. Peu de temps avant, Andreï Tarkovski avait demandé à GosKino de l’autoriser à prolonger son séjour en Italie, où il voulait rester encore trois ans. Il y avait tourné Nostalghia qui venait d’être récompensé de trois prix au Festival de Cannes. On lui refusa cette possibilité. Le réalisateur prit alors la décision de rester en Occident.
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Rudolf Noureev (1938-1993)
En 1961, le théâtre Kirov de Leningrad (aujourd'hui théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg) donna plusieurs représentations en France. L’un des danseurs de la troupe, Rudolf Noureev, était particulièrement surveillé par le KGB. Il ne devait de participer à cette tournée qu'à l’insistance de la partie française. À Paris, Rudolf Noureev se comportait avec une grande liberté : il « enfreint les règles de conduite des citoyens soviétiques en voyage à l’étranger. Il sort seul la nuit et rentre à son hôtel tard dans la nuit ». La décision fut prise de le rapatrier et il fut conduit à l’aéroport du Bourget. Il parvint à fausser compagnie aux agents qui l’accompagnaient : il sauta une barrière et dit aux policiers français stupéfaits qu’il voulait rester en France. Le danseur se souvenait de ce saut comme du plus long et impressionnant de toute sa carrière.
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Mikhaïl Barychnikov (né en 1948)
Soliste au théâtre Kirov de Leningrad, Mikhaïl Barychnikov rêvait de donner une autre direction à sa carrière. En 1974, lors d’une tournée à Toronto, il demanda l’asile politique au Canada. Peu après, il s’installa à New York et intégra l’American Ballet Theatre. À la fin de la première représentation qu’il donna avec cette troupe, le public le rappela plus de vingt fois sur scène. Il passa ensuite au New York City Ballet où il travailla avec le célèbre chorégraphe Georges Balanchine. Il tourna au cinéma, fut nommé pour un Oscar. En plus de la danse, il fait de la photographie et de la mise en scène.
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