Quand Léon Tolstoï faisait la guerre
Le comte Tolstoï a participé à la guerre pour la première fois en 1851. Avec son frère, l’officier d’artillerie Nicolas, il s’est rendu dans le Caucase, où une lutte acharnée contre les irréductibles montagnards faisait rage depuis de nombreuses années.
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Le futur écrivain a participé à des sorties et à des campagnes en tant que volontaire, puis a passé les examens nécessaires et obtenu le grade de sous-officier d’artillerie.
Tolstoï a failli mourir lors de la bataille de la rivière Mitchik et a été pris en embuscade dans le défilé de Khankala, où il a échappé de justesse aux montagnards. « J’ai enfin trouvé des sensations fortes », a-t-il déclaré à propos de son service.
À plusieurs reprises, le commandement a voulu le recommander pour une récompense, mais l’attitude méprisante du comte envers la discipline et l’accomplissement des tâches routinières l’en a empêché. Une fois, il a même été arrêté pour avoir quitté son poste sans autorisation.
Après le début de la guerre de Crimée, l’écrivain, déjà au grade d’enseigne, fut affecté à l’Armée du Danube et partit pour les Balkans, où il participa au siège de la forteresse turque de Silistra.
« Exactement trois mois... d’oisiveté et d’une vie dont je ne peux être satisfait... Si trois jours passent sans que je fasse quoi que ce soit pour le bien des gens, je me tuerai. Aide-moi, Seigneur », se lamentait Tolstoï. Il obtint alors sa mutation à Sébastopol, alors assiégée.
Là, il commandait une batterie sur le 4e bastion, l’un des plus importants du système défensif de la cité. Pour avoir fait preuve de « sang-froid et d’esprit d’initiative », il fut décoré de l’ordre de Sainte-Anne au 4e degré.
Entre les combats, Tolstoï écrivait ses célèbres Récits de Sébastopol, dans lesquels il décrivait la guerre « non pas sous son aspect correct, beau et brillant, avec de la musique et des roulements de tambours, des drapeaux flottant au vent et des généraux paradant, mais... sous son aspect réel : le sang, la souffrance, la mort... ».
À la fin de l’année 1856, le lieutenant Tolstoï quitta définitivement le service militaire.
Dans cet autre article, découvrez pourquoi Léon Tolstoï fut excommunié.
