Les cinq principales difficultés de la langue russe selon les étrangers
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Les déclinaisons
Tous les étrangers sans exception affirment que les cas sont la chose la plus difficile.
Il existe six cas de déclinaison en russe, et les adjectifs, certains pronoms et participes s’accordent en genre, en nombre et en cas avec les noms, ce qui signifie qu’ils changent également selon les cas dans toutes leurs formes. Et si l’on peut encore surmonter les déclinaisons des noms et de certains pronoms, les terminaisons des mots qui s’accordent avec eux déroutent parfois les Russes eux-mêmes.
Par exemple :
- Cas nominatif : Красивая лиса (joli renard)
- Cas accusatif : Красивую лису
- Cas génitif : Красивой лисы
- Cas datif : Красивой лисе
- Cas instrumental : Красивой лисой
- Cas locatif : Красивой лисе
« Dans la langue chinoise, cette catégorie grammaticale n’existe pas, c’est pourquoi il est extrêmement difficile pour un débutant de s’y retrouver. Au début, je devais tout mémoriser. Mais petit à petit, j’ai maîtrisé les règles et cela est devenu plus facile », explique Wenfeng Kan, originaire de Chine.
Garima, originaire d’Inde, se souvient quant à elle d’un incident amusant. Un jour, alors qu’elle se creusait la tête pour choisir le bon cas, elle a commandé dans un café non pas « un thé sans sucre », mais « un thé sans sucre et sans thé ».
Les verbes de mouvement
« Пойти », « идти », « ходить », « ездить », « ехать »... Le russe compte un grand nombre de verbes de mouvement, se traduisant tous en français par « aller » mais n’étant pas interchangeables pour autant, car nécessaires dans des situations différentes, et qui laissent donc souvent les étrangers perplexes.
« Lorsque nous traduisons ces verbes en turc, il s’agit d’un seul mot », s’étonne d’ailleurs Hilal, originaire de Turquie.
« Пойду полежу », « сходил погулять »... ces expressions font tout simplement exploser le cerveau des étudiants étrangers.
« Je ne comprends toujours pas complètement les verbes de mouvement. Surtout ceux qui ont des préfixes, car le sens du mot change lorsque le préfixe change », se désole Rollando, originaire de Madagascar, qui donne l’exemple suivant : « уехать » (partir) et « приехать » (arriver) sont deux mots complètement différents, avec des significations opposées, mais avec la même base : « ехать » (aller avec un moyen de locomotion terrestre).
Les verbes perfectifs et imperfectifs
« Il est très difficile pour un étranger de déterminer si un verbe est perfectif ou imperfectif », avoue Maylin, originaire de Cuba.
De nombreux étrangers sont confrontés à ce problème. Quasiment tous les verbes en russe possèdent deux formes : une forme perfective et une autre imperfective. Si l’on voulait résumer brièvement la situation : la première sert à désigner une action courte dans le passé ou le futur, tandis que la seconde permet d’exprimer des actions longues ou en cours de réalisation.
Parfois, ces verbes sont très similaires, mais un détail, comme un préfixe ou un suffixe, change leur aspect. Et c’est l’aspect qui détermine lequel utiliser dans chaque situation particulière. Une personne peut parler couramment le russe, maîtriser tous les cas, mais malheureusement, c’est justement sur l’aspect du verbe qu’elle fait des erreurs.
L’accent tonique
« Il est très difficile de se souvenir où mettre les accents toniques dans les mots », confie Dina, originaire d’Afghanistan.
Et c’est bien vrai : en russe, il n’y a pas de règles claires, et les étrangers doivent souvent apprendre l’emplacement de l’accent de chaque mot par cœur. Or, là, une autre difficulté les attend : les accents peuvent changer de place lorsque la forme du mot change : « учИтель » au singulier, mais « учителЯ » au pluriel.
Cependant, les étrangers ne doivent pas trop s’inquiéter, car il existe de nombreux cas où même les Russes eux-mêmes confondent les accents toniques (Nous en avons parlé ici).
La prononciation
Dès qu’ils découvrent l’alphabet russe, les étrangers comprennent que la tâche ne sera pas facile. Les lettres « ы », « ц », « ш » et « щ » ont même l’air effrayantes !
Toutefois, il existe aussi des difficultés avec des sons en apparence ordinaires comme les lettres « р » et « л ». En russe, elles ont souvent une prononciation particulière.
Le « р » (r) est assez difficile pour Wenfeng, originaire de Chine, car ce son n’existe tout simplement pas en chinois.
Et Rebecca, originaire de Madagascar, a du mal avec le son « л » (l). Pour prononcer le mot « был », elle doit forcer ses cordes vocales d’une manière qui lui est inhabituelle. Le fourchelangue russe « корабли лавировали, лавировали, да не вылавировали » est devenu un véritable supplice pour la jeune fille.
Dans cet autre article, découvrez sept mots russes à prononcer avec précaution.