Huit choses à savoir sur le pain rond russe karavaï

Maffboy/Dreamstime.com
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On ne le coupe pas avec un couteau, on l’offre aux jeunes mariés ou aux hôtes de marque à qui on le présente avec du sel. Ce grand pain rond richement décoré n’est pas seulement beau. Il est porteur de sagesse populaire.

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1. Symbole d’hospitalité

Sputnik
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En Russie, depuis les temps anciens, on accueille les hôtes en leur présentant du pain (хлеб / khlep) et du sel (cоль / sol’). C’est un usage à ce point ancré dans les traditions que les substantifs хлебосольность / хлебосольство (khlibasolnast’ / khibasolstva) signifient hospitalité.

Vassili Egorov / TASS
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Le pain en question est un каравай dont la partie supérieure est une véritable œuvre d’art.

Vladimir Astapkovitch / Sputnik
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En Russie, comme en Europe occidentale, le sel fut longtemps une denrée très chère et, de ce fait, un des meilleurs produits que l’on pouvait proposer à ses hôtes.

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2. Présent aux jeunes mariés

Valeri Bouchoukhine / TASS
Valeri Bouchoukhine / TASS

Dans la Russie ancienne, le karavaï symbolisait non seulement l’hospitalité mais aussi les valeurs familiales. Les parents des jeunes mariés leur en offraient un lors des noces pour bénir leur union. La tradition voulait qu’il soit cuit par une femme heureuse en mariage pour que les jeunes mariés le soient tout autant.

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3. Permet de savoir qui dans le couple porte la culotte

Valeria Kalouguina / TASS
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En Russie, on dit qu’il faut regarder comment quelqu’un mange pour connaître son caractère. Lors des noces, on détermine traditionnellement qui des deux jeunes mariés dirigera le ménage : ils doivent chacun détacher un morceau du karavaï et le manger (ou donner le sien à manger à son conjoint). Celui qui détache le morceau le plus gros sera dominant dans le couple.

4. Des ornements à la signification précise

Annaobraz/Dreamstime.com
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On fait des karavai pour des occasions particulières. Dans la Russie ancienne, chaque détail de leur ornementation avait sa signification particulière. Ainsi, les épis symbolisaient l’opulence ; les pommes de pin, la fertilité ; les pigeons et les cygnes, la fidélité : les fleurs, la féminité. Aujourd’hui, on décore le « roi des pains » uniquement pour la beauté de l’art.

5. Le karavaï a son tissu

Ramil Sitdikov / Sputnik
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On ne posait jamais un karavaï directement sur la table. Il fallait le poser sur un napperon spécial appelé рушник (rouchnik). Dans la Russie ancienne, on considérait que ce morceau de tissu devait être brodé de motifs auxquels on prêtait la propriété de protéger du mauvais sort. Aujourd’hui, on trouve facilement les рушники dans les magasins.

6. On ne le coupe pas au couteau

Vitali Timkiv / Sputnik
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Il était d’usage de partager les karavai tout juste sortis du four à la main. Une superstition voulait que celui qui avait préparé le pain lui avait transmis une partie de sa force vitale. Couper le karavaï au couteau aurait été prendre le risque de le blesser ou de nuire à sa descendance. 

7. Ne pas faire tomber un karavaï

Alexeï Filippov / Sputnik
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En France, une superstition veut que poser le pain à l’envers porte malheur. En Russie, c’est faire tomber un karavaï qui est un très mauvais signe. Les Russes respectaient les céréales parce que c’est un aliment essentiel. C’est pourquoi ils accordaient un grand prix au pain et n’en jetaient jamais.

Faire tomber un karavaï sur le sol annonçait une très grande dispute. À moins qu’on ne le ramasse très rapidement et qu’on ne lui demande pardon.

8. Indicateur du statut de la maîtresse de maison

Sergueï Metelitsa / TASS
Sergueï Metelitsa / TASS

Parmi tous les pains qui existent en Russie, le karavaï est considéré comme le « roi ». Ce n’est pas seulement un pain rituel, c’est un pain qui trahit le statut social. Rond, haut, richement décoré, il montrait les talents de cuisinière de la maîtresse de maison et l’aisance du foyer. Un pain qui n’avait pas gonflé et était mal décoré fournissait matière à commérages sur celle qui l’avait cuit. Pendant le pétrissage de la pâte, on chantait des chansons rituelles et on disait des formules incantatoires pour que le pain soit réussi.

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