
Les dix hobbies préférés des Russes

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Datcha
La tradition d’avoir une maison à la campagne pour y passer l’été, plus rarement toute l’année, remonte à l’époque de Pierre le Grand. Le mot дача est un dérivé du verbe давать (davat’ / donner). Les nobles reçurent leurs premières parcelles du tsar lui-même. À l’époque soviétique, c’était l’État qui les attribuait.
Avec le temps, la taille des terrains diminua considérablement et les petites maisons d’été en bois remplacèrent les palais. Mais, au cours de deux siècles au moins, les datchas tinrent une place importante dans la vie des citadins russes. Elles étaient pour eux la possibilité de passer du temps au grand air, se rassembler en famille et entre amis autour de шашлики (chachliki / brochettes de viande grillée), pratiquer le jardinage et l’aménagement paysager, faire pousser un potager qui, à l’époque soviétique, permettait de diversifier ses menus et faire des économies substantielles. Quand il y avait un plan d’eau non loin, on allait s’y baigner et y faire des parties de pêche. Dans les alentours, on faisait des balades en vélo et on allait à la cueillette aux baies et aux champignons en forêt.
Cueillette aux baies et aux champignons

Les Russes ont toujours ramassé des champignons et des baies sauvages. Les citadins comme les campagnards. Les connaissances sur la façon d’entrer en forêt, de ne pas s’y perdre, de faire la différence entre champignons comestibles et vénéneux se transmettent de génération en génération : les différents cèpes sont nobles et parfaits pour faire des soupes ou pour sécher en prévision de l’hiver. Les russules, les girolles et les pholiotes accompagnent à merveille les pommes de terre du dîner.
Comme les champignons, les baies doivent être conditionnées rapidement : il faut séparer les bonnes des mauvaises, les laver, les congeler. Si l’on n’a pas de congélateur, on les sèche ou on en fait de la confiture. Autrefois, les enfants se régalaient de l’écume qui se formait à la surface des casseroles.
Pêche
La pêche est un univers à part, généralement masculin, bien que certaines femmes y trouvent leur place. La pêche peut-être tranquille, estivale, pratiquée à la datcha dans l’étang le plus proche, à la ligne dans une rivière. Cette dernière ne demande pas de connaissances particulières, excepté celles de savoir comment attraper des vers de terre et des mouches, de faire des boulettes de mie de pain et de préparer des hameçons. Il en est tout autrement de la pêche avec un équipement spécial, comme la pêche hivernale : un seul écart aux règles élémentaires de sécurité peut coûter la vie. Dans tous les cas, une prise est toujours un motif de fierté et un repas assuré pour la famille.
Salaisons et conserves
Les Russes ne peuvent se passer d’aliments fermentés et en conserve. Leurs techniques pour sécher les champignons, les baies, les fruits, les poissons sont très anciennes et n’ont guère évolué. S’ils ne le font plus macérer dans de grands tonneaux en bois mais dans des casseroles et des bocaux dans leurs cuisines, les Russes aiment toujours autant le chou fermenté.
Ils continuent de faire des conserves de légumes qu’on appelle засолки (zassolki) ou закрутки (zakroutki). C’est une façon de conserver dans une solution salée des concombres, des pommes de terre, des courgettes, des patissons et d’autres légumes qu’on mangera durant l’hiver. On peut les avoir fait pousser soi-même ou les avoir achetés dans un magasin ou sur un marché. Quoi qu’il en soit, une bonne maîtresse de maison a sa propre recette de salaison dont elle est fière. Si on ne les congèle pas, on conserve les baies et les fruits sous forme de confiture, de povidlo et de compote (à la russe !).
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Randonnée
Qu’on ait une datcha ou pas, on peut vouloir céder à l’appel de la nature et partir en randonnée plusieurs jours. Dans ce cas, mieux vaut aimer vivre à la dure et savoir monter une tente, allumer un feu sous une pluie battante, se préparer à manger sur ce même feu, chanter des chansons accompagné à la guitare et se contenter des conditions sanitaires spartiates qu’offre la nature. Ceux qui pratiquent la randonnée restent à proximité de leur campement ou parcourent de longues distances à pied ou sur des embarcations. C’est une activité pour ceux qui sont en bonne condition physique et durs au mal. Vu le succès de la randonnée en Russie, il faut croire que beaucoup présentent ces qualités. Ceux qui sont plus attachés à leur confort mais veulent profiter des grands espaces peuvent aujourd’hui facilement trouver un site de glamping.
Tricot et autres travaux d’aiguilles
Un des stéréotypes russes est celui d’une grand-mère au chignon gris, aux lunettes sur le bout du nez en train de tricoter à sa fenêtre. Cela fait longtemps que les grand-mères ne sont plus les seules à tricoter. Dans les familles soviétiques, les femmes savaient coudre, tricoter à l’aiguille et au crochet, voire broder. Cela permettait de pallier le manque de vêtements à son goût en vente dans les magasins.
Aujourd’hui, on trouve les vêtements que l’on veut et l’on pratique les travaux d’aiguilles pour le plaisir et la... reconnaissance. On tricote, brode, fabrique des jouets en chiffon, tisse des tapis. On dirige des master-classes et vend ses productions sur des plates-formes de vente en ligne. Les contrefaçons ont toujours autant de succès.
Lecture
La Russie est considérée depuis longtemps comme le pays dont la population lit le plus. On continue d’y aimer les livres, mais pas uniquement sur support papier. Les ventes d’audio-livres qu’on peut écouter dans sa voiture en allant au travail, pendant une promenade dans un parc ou en se dégourdissant les jambes sur un tapis de course dans une salle de sport sont en augmentation constante. Selon les chiffres de la Chambre russe des publications (Российская книжная палата), 103 277 livres et brochures ont été publiés en 2024 pour un tirage total de 369, 6 millions d’exemplaires. Les Russes fréquentent en nombre les foires aux livres et autres festivals consacrés à l’édition. Ils vont dialoguer avec les écrivains lors de rencontres organisées par les libraires. Quand on lit les discussions sur les forums de littérature en ligne, on ne peut être qu’étonné de leur virulence.
Échecs
Ce sport qui était très pratiqué en Union soviétique connaît aujourd’hui une véritable renaissance en Russie. Il n’est plus seulement pratiqué par de vieux messieurs intelligents l’été dans un parc ou par des hommes d’âge moyen cultivés qui veulent se changer les idées. Les échecs sont aujourd’hui une activité que l’on propose aux écoliers intelligents et talentueux. Les clubs d’échecs pour enfants connaissent un succès incroyable aujourd’hui dans toute la Russie. Les jeunes s’y entraînent, participent à des tournois, progressent dans les classements et en sont à juste raison très fiers.
Thé
Les Russes boivent du thé, tout le temps et n’importe où, même si l’on trouve maintenant à s’acheter un café en gobelet à chaque coin de rue. Ils boivent du thé avant et après le petit-déjeuner et le déjeuner, à 17 heures, après le dîner et avant de se coucher. Ils suivent ce régime hiver comme été, printemps comme automne. On pourrait les comparer aux Anglais, si les arts du thé en Russie n’étaient pas aussi différents les uns des autres. Les Russes boivent avec autant de plaisir du lapsang-souchong fumé ou du oolong, des tisanes et ajoutent du thym à leur assam. Il les boivent sans sucre, avec du sucre, du miel, du citron, des baies, de la confiture, du lait. La plupart du temps, chaud et parfois glacé.
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Soin de sa personne
La mode du normcore a fait des adeptes en Russie comme dans le monde entier. Le goût pour les beaux vêtements et l’habitude de prendre soin de soi caractérisent les Russes, en particulier aux femmes. Elles fréquentent très régulièrement les salons de beauté où elles se font prodiguer des soins des ongles des mains et des pieds, des soins cosmétiques pour le corps et les cheveux, des massages. Les hommes, eux, se rendent chez les barbiers qui entretiennent leurs barbes et leur font des coupes de cheveux impeccables. Hommes comme femmes vont à la salle de sport, font de l’activité physique dans les parcs au grand air pour être aussi bien dans leur corps que dans leur tête.
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