Sept choses que des étrangers vivant en Russie pensent de leur pays d’adoption
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Une princesse africaine qui vit à Sotchi, un dentiste syrien installé à Saratov, un biologiste espagnol exerçant dans une réserve de loups de la région de Kalouga...
Dans le journal Nation Magazine, la journaliste Svetlana Lomakina tient la rubrique « Bons Baisers de Russie ». Elle y a déjà publié une cinquantaine d’interviews faits avec des étrangers qui vivent en Russie. Si l’histoire de chacun d’entre eux est différente, ils partagent le même avis sur certaines réalités russes.
Nous avons demandé à Svetlana Lomakina de nous en faire la liste.
Répugnance pour les harengs
Ce sont les Chinois qui éprouvent le plus d’aversion pour les harengs. Il leur semble que c’est du poisson cru. De façon générale, ils mettent beaucoup de temps à s’habituer à la cuisine russe et préfèrent se préparer à manger avec des ingrédients qu’ils connaissent.
Beaucoup d’étrangers n’aiment pas le hareng sous son manteau de fourrure. Ils ont l’impression que le poisson qui entre dans la composition de cette salade est cru.
Haut niveau de numérisation
Tous les étrangers que Svetlana Lomakina a interviewés ont relevé que les services publics en ligne fonctionnaient très bien en Russie. On peut inscrire ses enfants au jardin d’enfants ou prendre rendez-vous chez le médecin en ligne. Dans d’autres pays, la numérisation des services publics n’est pas aussi avancée. Les Américains sont certainement les plus contents parce que la bureaucratie de leur pays leur fait perdre beaucoup de temps.
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Incivilités au volant
Aux yeux des étrangers, les Russes au volants sont assez grossiers. En parcourant la Russie en voiture, le Français Arnaud Fass a appris beaucoup de très gros mots en russe.
Système D à la russe
L’apiculteur suisse Benjamin Foster est admiratif de la débrouillardise des Russes. Dans les année 1990, lorsqu’il est venu pour la première fois en Russie, il y avait une émission télévisée Les Petites Menottes en Folie (Очумелые ручки) : on y montrait comment fabriquer des objets utiles avec ce qu’on pouvait avoir sous la main : bouteilles en plastique, crayons, scotch, etc. Les gens rivalisaient d’inventivité.
Un jour, chez des Russes, il a vu une grande agrafe qui servait de crochet pour un torchon. Cette approche russe de la vie l’enthousiasme : fabriquer soi-même au lieu d’acheter.
Les étrangers sont étonnés de ce que les Russes savent faire eux-mêmes. Benjamin Forster était impressionné en constatant que presque tous les hommes russes, en particulier en province, savent réparer une voiture. L’Israélien Ilan Ostrobrod a appris à fendre du bois et s’est convaincu que c’est loin d’être facile. Les Russes savent tous casser du bois, comme si c’était inscrit dans leurs gènes.
La classe platzkart, un concentré de la vie russe
Dans la classe platzkart des trains, la Russie se donne à voir telle qu’elle est réellement.
Les musiciens du groupe latino-américain Mariachi Los Panchos vivent à Rostov-sur-le-Don et sillonnent souvent le sud de la Russie en train. Un jour, le responsable du wagon de platzkart dans lequel ils étaient est venu les voir et leur a raconté que les voyageurs n’ont pas toujours été le nez dans leur téléphone. Avant, ils se parlaient, mangeaient ensemble, s’offraient à boire.
Les Latino-Américains ont demandé à l’employé s’il serait contre s’ils buvaient maintenant (boire de l’alcool est officiellement interdit dans les trains). Il leur a répondu : « je ferai semblant de ne rien voir. Mais discutez ! ». Ils ont alors sorti à boire et à manger de leurs sacs, se sont mis à jouer de la guitare et ont donné un véritable concert dans le wagon.
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Pensée magique
En russe, il y a un concept intraduisible : авось ou небось qui signifient « au petit bonheur la chance », « en comptant sur la chance ». Beaucoup d’étrangers considèrent qu’il a à voir avec la pensée magique que les Européens ne pratiquent pas. En revanche, elle est familière aux Asiatiques et Latino-Américains, ce qui les rapprochent des Russes.
Les Russes ne sourient pas au premier abord et se révèlent ensuite généreux
Tous les étrangers avec qui s’est entretenue Svetlana Lomakina sont d’accord sur un point : les Russes sont d’abord peu causants et renfrognés. Mais, une fois qu’on les connaît bien, voire qu’on est devenu amis avec eux, ils sont prêts à aider et même à donner leur dernière chemise.
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