Pourquoi les Espagnols prirent-ils part à la campagne de Russie?

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Les Espagnols pouvaient être considérés comme les alliés les moins fiables de Bonaparte, car ils le haïssaient profondément. Cette hostilité s’expliquait par l’ingérence de l’empereur dans les affaires intérieures de leur pays.

En 1808, Napoléon avait renversé les Bourbons en Espagne et placé son frère Joseph sur le trône. Immédiatement, une guerre populaire contre les Français avait éclaté. Elle continuait de faire rage même lors de l’invasion de la Russie par la Grande armée.

Officiellement alliée de la France, l’Espagne sous Joseph envoya plus de quatre mille soldats pour soutenir Bonaparte. Certains d’entre eux étaient des partisans de la France, dits « francésados ». Les autres rêvaient de s’échapper pour rentrer chez eux et combattre l’envahisseur.

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Les Espagnols commencèrent à déserter en masse dès que la Grande armée franchit le fleuve Niémen. Dès le premier jour, cinq d’entre eux furent exécutés.

L’officier Jean-Roch Coignet se souvenait qu’au cours d’une marche, plus d’une centaine de soldats de son bataillon s’étaient précipités dans une forêt incendiée. Il avait galopé pour les ramener, mais, à sa grande surprise, les soldats s’étaient soudain tournés vers lui et avaient commencé à tirer. Les conspirateurs venaient de l’armée de Joseph Napoléon et étaient tous Espagnols, sans exception, estimait-il.

Les Français se méfièrent à juste titre de leurs alliés et les envoyèrent au cœur du combat. Comme le notait l’officier espagnol Rafael de Llanza : « Je n'avais aucun doute que nous prenions les risques les plus graves en vue de notre anéantissement rapide ».

La majeure partie du contingent espagnol se rendit aux Russes. Ils formèrent le régiment espagnol de l’empereur Alexandre et furent envoyés combattre dans la péninsule Ibérique en 1813.

Ceux qui restèrent dans la Grande armée marchèrent jusqu’à leur fin tragique sur la Bérézina. Seuls quelques-uns s’échappèrent de Russie.

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