Pleureuse professionnelle, ce métier de Russie aux origines immémoriales

Pleureuse professionnelle, ce métier de Russie aux origines immémoriales
Domaine public
Le rituel des pleurs a existé chez les peuples slaves depuis les temps anciens. Les pleureuses étaient notamment invitées pour exprimer le chagrin lors des funérailles.

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Dans la Rus’ ancienne, l’on considérait que plus forts étaient les pleurs et les lamentations lors des funérailles, plus vite l’âme du défunt trouverait sa consolation. Les pleureuses professionnelles étaient donc invitées à l’enterrement pour exprimer le chagrin de la famille endeuillée.

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Viktor Vasnetsov

Elles étaient également présentes lors des поминки (paminki)¸cette sorte de repas funéraire, et aux autres cérémonies funèbres. Aussi bien les paysans que les tsars faisaient appel à leurs services.

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Vassili Perov

Seules les femmes pouvaient exercer ce métier : l’on considérait qu’elles exprimaient mieux les émotions et faisaient preuve d'une plus grande compassion. Un groupe de pleureuses interprétait des chants et des poèmes tour à tour ou à plusieurs voix. 

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Klavdi Lebedev/Galerie Tretiakov

Outre aux enterrements, elles venaient pleurer lors du mariage d’une fille ou lors des adieux au fils partant à l’armée. Des fois, leurs pleurs résonnaient lors d’un incendie ou d’un cataclysme naturel.

Pleureuse professionnelle, ce métier de Russie aux origines immémoriales The Mourning Hall of Peter the Great.
Domaine public

L’Église orthodoxe russe ne voyait pas d'un bon œil ce rituel, étant donné que ses racines étaient païennes, mais il a fallu attendre Pierre le Grand pour que cette tradition soit officiellement interdite. Néanmoins, dans certains villages russes, elle est encore présente même aujourd’hui.

Dans cette autre publication, nous évoquons le rituel du baiser 

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