Trois prêtres soviétiques qui combattirent pendant la Grande Guerre patriotique

Trois prêtres soviétiques qui combattirent pendant la Grande Guerre patriotique
Domaine public
Le pouvoir soviétique lutta, parfois avec une cruauté extrême, contre l’Église orthodoxe russe. Pourtant, de nombreux hommes d’église n’hésitèrent pas à prendre les armes pour défendre leur pays contre l’armée allemande et ses alliés.

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Durant la Grande Guerre patriotique, des centaines d’ecclésiastiques rejoignirent les rangs de l’Armée rouge ou des groupes de partisans. Parmi eux, les trois héros que nous vous présentons ici.

Père Fiodor (Pouzanov)

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Lorsque la guerre éclata, le père Fiodor Pouzanov était l’archiprêtre de l’église de l’Icône Géorgienne de la Vierge du village de Khokhlovy Gorki, dans la région de Pskov. À l’été 1941, des troupes allemandes avaient déjà envahi la région.

Fiodor Pouzanov était un homme courageux, voire téméraire. Durant la Première Guerre mondiale, il avait par trois fois été décoré de la Croix de Saint-Georges pour actes de bravoure au combat.

Après la Révolution d’Octobre, lors des persécutions du clergé, le père Fiodor passa trois ans en camp de travail. Il ne faisait aucun mystère de sa détestation du régime soviétique.

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Durant la Grande Guerre patriotique, il ravitaillait les partisans et leur fournissait des informations sur les effectifs et les mouvements des troupes allemandes.

Durant la retraite allemande de la région de Pskov, le père Fiodor sauva de la déportation en Allemagne trois cents villageois. Il parvint à les amener à des groupes de partisans.

Fiodor Pouzanov fut décoré de la médaille du Partisan de la Guerre patriotique, 2e classe. Après la guerre lui fut confiée la paroisse de la Dormition dans le village de Molotchkovo, dans la région de Novgorod. Il y servit comme archiprêtre jusqu’à sa mort en 1965.

Père Nikolaï (Khiltov)

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Dès les premiers jours de la guerre, l’archiprêtre de l’église Saint-Jean-le-Baptiste de Bliatchina (Sadovaïa), dans la région de Minsk, Nikolaï Khiltov aida les soldats de l’Armée rouge qui passaient dans son village. Lorsque les Allemands y arrivèrent, il se mit à aider les partisans.

Sa maison abritait l’état-major des partisans de la région et leur servait à entreposer leurs armes. Le père Nikolaï leur fournissait victuailles et vêtements, était un de leurs agents de liaison, célèbraient les obsèques de ceux qui mouraient au combat.

« Le camarade Khiltov transmettait systématiquement de précieuses informations de renseignement, participa par son travail à la destruction de la garnison de police de la ville de Kletsk, informait à temps des embuscades organisées par la police [allemande – ndlr] et les Allemands », peut-on lire dans le dossier que les partisans avaient constitué sur lui.  

Le père Nikolaï avait ouvert dans son église un hôpital pour les partisans blessés. Pour en éloigner les Allemands, il leur disait que les patients étaient malades du typhus.

Le 6 avril 1944, les Allemands arrêtèrent le père Nikolaï. Deux mois après, ils le mirent à mort d’une manière particulièrement cruelle. Ils l’attachèrent à un lit, l’aspergèrent de kérosène et le brûlèrent vif.

Métropolite Alexis (Konopliov)

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Au début des années 1930, Victor Konopliov était psalmiste à l’église de la Transfiguration de la ville de Pavlovsk, dans la région de Voronej. Ce pour quoi il passa trois ans en camp de travail.

En octobre 1941, il fut mobilisé dans l’Armée rouge. Il atteignit le grade d’adjudant, fut blessé à plusieurs reprises, plus d’une fois fit preuve de courage et de vaillance au combat.

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Sa condamnation fut effacée et il fut décoré de la médaille « Pour Mérite au Combat ». En 1945, lorsqu’il fut démobilisé et affecté à l’armée de réserve, il reçut la gratitude du maréchal Leonid Govorov, commandant des armées de la région de Leningrad.

Après la guerre, Victor Konopliov sortit diplômé de l’Académie Théologique, fut consacré évêque de Perm sous le nom d’Alexis en 1956. Il occupa ensuite les chaires de Toula et de Krasnodar avant d’être nommé métropolite de Kalinine (actuelle Tver) et Kachira.

Le métropolite Alexis rendit l’âme en 1988.

Qui étaient les «prêtres rouges» à l’époque soviétique? Trouvez la réponse en suivant le lien vers notre autre publication 

 
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