Comment Léon Tolstoï a illustré (en amateur) l’un des romans de Jules Verne

Getty Images; Alexandre Tcheprounov/Sputnik
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Pour ravir sa progéniture, à qui il lisait les œuvres de Jules Verne, le grand écrivain a réalisé lui-même des illustrations. Bien que quelque peu maladroites, celles-ci ont profondément impressionné les enfants.

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Léon Tolstoï et son épouse Sophie ont eu treize enfants, dont huit seulement ont atteint l’âge adulte. Au domaine familial de Iasnaïa Poliana, leur éducation était une priorité absolue. Le grand écrivain russe et sa femme prenaient soin de lire à voix haute des œuvres classiques, puisant dans l’immense bibliothèque que Tolstoï avait héritée de son père et qu’il avait considérablement enrichie au fil des années.

Musée d'État de Léon Tolstoï
Musée d'État de Léon Tolstoï

Tolstoï avait une affection particulière pour les romans fascinants de Jules Verne, tels que Le Tour du monde en quatre-vingts joursLes Enfants du capitaine Grant et Vingt Mille Lieues sous les mers. Il les considérait comme des outils précieux pour le développement de ses enfants, car ces œuvres leur offraient l’opportunité d’acquérir des connaissances scientifiques de manière à la fois captivante et enrichissante.

On trouve ainsi des références aux romans de Jules Verne dans les lettres et les journaux intimes de Léon Tolstoï et de son épouse. Par exemple, en 1894, Tolstoï écrivait à Sophie : « La lecture des Enfants du capitaine Grant continue de rencontrer un grand succès ». Et d’ajouter : « Sacha et Vanetchka ont consulté la carte du monde, s’interrogeant sur l’emplacement de la Patagonie, où s’étaient rendus les enfants du capitaine Grant ».

De son côté, Sophie se rappelait avoir dit aux enfants que Vingt Mille Lieues sous les mers était un ouvrage encore trop complexe pour leur jeune âge. À cela, son fils Vania avait répliqué : « Ne t'inquiète pas, maman, lis-le, tu verras que cela nous rendra plus intelligents ».

Dans la peau d’un illustrateur

Musée d'État Léon Tolstoï/russiainphoto.ru
Musée d'État Léon Tolstoï/russiainphoto.ru

Le roman Le Tour du monde en quatre-vingts jours que l’écrivain lisait à ses enfants était dépourvu d’illustrations. Pour leur faire plaisir, Léon Tolstoï a donc décidé de l’illustrer lui-même. « Chaque jour, il préparait des dessins pour le soir, si intéressants qu’ils nous plaisaient bien plus que les illustrations d’autres livres. Je me souviens encore d’un de ces dessins : il représentait une déesse bouddhiste aux têtes ornées de serpents, fantastique et effrayante. Père ne savait pas du tout dessiner, mais le résultat était excellent et nous étions ravis. Nous attendions la soirée avec impatience et nous rampions tous à travers la table ronde pour le rejoindre. Lorsqu’il atteignait le passage du roman qu’il avait illustré, il interrompait sa lecture et sortait son dessin de dessous le livre », se souvenait Ilia, fils de Tolstoï.

Certains de ces croquis ont traversé le temps et sont aujourd’hui conservés au musée-domaine de l’écrivain à Iasnaïa Poliana. Dans les marges, on peut y découvrir des inscriptions en français.

Alexandre Tcheprounov / Sputnik
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