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Comment une princesse russe a donné sa vie pour la libération de la France

Membre de la Résistance, Vera Obolenskaïa a été exécutée par les nazis trois semaines seulement avant la fin de l’occupation allemande de l’Hexagone.

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« Je suis née Russe et j’ai passé la majeure partie de ma vie en France. Je ne trahirai ni ma patrie ni le pays qui m’a accueillie », a déclaré la princesse russe Vera Obolenskaïa, surnommée « Vicky » par les membres de la Résistance française.

Vera est née dans la famille du vice-gouverneur de Bakou, qui faisait alors partie de l'Empire russe. Lorsque la fillette avait 9 ans, son père a pris la décision difficile de quitter son pays natal, devenu méconnaissable à cause des événements de la Révolution de 1917, et de déplacer ses proches en France.

Vera s’est rapidement adaptée à sa nouvelle vie. Dix ans plus tard, il était difficile de la distinguer d’une Française. Passionnée par la mode, la jeune femme travaillait comme mannequin. À l’âge de 26 ans, Vera a épousé le prince Nikolaï Obolenski et a reçu le titre de princesse. Trois ans plus tard, Paris s'est toutefois retrouvée occupée par les troupes de la Wehrmacht.

Sans hésiter, le couple a rejoint les rangs de la Résistance française, notamment l’Organisation civile et militaire. Audacieuse et de sang-froid, Vera est devenue la plus proche collaboratrice de son fondateur, Jacques Arthuys. Vicky recueillait des informations sur les forces d’occupation et aidait les prisonniers de guerre soviétiques, tout en occupant le poste de secrétaire général de l’OCM. La jeune femme avait une capacité étonnante : elle n’avait pas besoin d’écrire les informations pour s’en souvenir pour toujours, ce qui était très utile dans la clandestinité.

Vers l’été 1943, l’Organisation civile et militaire comptait déjà 63 000 personnes dans ses rangs. Cependant, à l’automne, la police allemande a réussi à arrêter l’un des dirigeants de sa branche régionale. Les perquisitions et les arrestations ont commencé. Obolenskaïa est tombée aux mains des nazis, tandis que son mari a été envoyé en camp de concentration.

Dernière photo de Vera Obolenskaïa
Maison des Russes à l'étranger Alexandre Soljenitsyne

Lors des interrogatoires menés par les nazis, elle n’a trahi aucun camarade et les Allemands l’ont condamnée à mort, puis l’ont emmenée à la prison de Plötzensee, à Berlin. C’est là que la princesse russe a été décapitée, littéralement trois semaines avant la libération de Paris par les troupes alliées. 

Vicky ne dispose pas de tombe, seul un cénotaphe au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois rappelle sa vie et ses exploits. 

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