Le croiseur Aurore, navire le plus légendaire de la flotte russe

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Rares sont les navires à avoir connu un destin pareil. Symbole emblématique de la Révolution bolchévique, le croiseur Aurore a failli provoquer, en octobre 1904, un conflit avec la Grande-Bretagne.

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Au sein de la 2e escadre du Pacifique, le croiseur faisait route depuis la mer Baltique vers l’Extrême-Orient pour affronter les Japonais. Or, au large des côtes britanniques, dans le brouillard épais, des navires russes ont pris des chalutiers anglais pour des destroyers ennemis et ont ouvert le feu.

Entré dans l’histoire sous le nom d’« incident de Hull », cet épisode a indigné la société britannique. La presse locale a alors qualifié les Russes de « pirates » et de « flotte de fous ». Grâce à l’intervention diplomatique des deux empires, le conflit a cependant pu être évité.

Après avoir atteint l’Extrême-Orient, l’escadre a été défaite fin mai près de l’île japonaise de Tsushima. L’Aurore est alors parvenue à échapper au feu ennemi et à gagner Manille, où le croiseur a été interné. Ce n’est qu’après la conclusion de la paix que le bâtiment a pu retourner en Russie.

Pendant la Première Guerre mondiale, le croiseur a participé à plusieurs opérations en mer Baltique. Toutefois, c’est la Révolution d’Octobre 1917 qui a véritablement inscrit son nom dans l’histoire. Le 7 novembre, l’Aurore a tiré un coup de semonce à blanc depuis la Neva, donnant ainsi le signal de l’assaut contre le Palais d’Hiver, où se trouvait alors réuni le Gouvernement provisoire.

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a pris part à la défense de Leningrad. Trois ans après la victoire, l’Aurore a été définitivement amarrée au quai de Petrograd.

Aujourd'hui, c’est un musée flottant et l’un des symboles incontournables de Saint-Pétersbourg. Aucune visite de la ville ne saurait être complète sans un passage à bord de ce navire chargé d’histoire.

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