Quand les Russes s’allièrent à Napoléon Bonaparte pour envahir les Indes britanniques
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En février 1801, 22 000 Cosaques du Don placés sous le commandement de l’ataman Matveï Platov se mirent en marche vers les Indes, le « joyau de la couronne britannique », qui lui fournissait l’essentiel de ses richesses. Cette manœuvre était la première étape de la conquête par les Russes et les Français de l’immense territoire qui se trouvait sous domination britannique depuis environ un demi-siècle.
Déçu de ses alliés britanniques depuis un certain temps, Paul Ier avait été offensé lorsqu’ils avaient envahi l’île de Malte en 1800. En effet, depuis 1798, l’empereur russe était Grand Maître de l’Ordre de Malte. Il voyait de moins en moins l’intérêt de combattre les Français et considéra alors le plan de conquête des Indes que lui soumit le Premier consul Napoléon Bonaparte.
Ils s’accordèrent sur les actions à mener contre le Royaume-Uni qui ne cessait, selon eux, d’intriguer et de semer le trouble en Europe continentale. « Avec votre souverain, nous changerons la face du monde », aurait dit Bonaparte à Georg Magnus Sprengtporten, un général suédois au service de la couronne russe.
Outre les 22 000 Cosaques, une armée franco-russe de 70 000 hommes placée sous le commandement du général André Masséna devait marcher sur les Indes. Elle aurait dû partir d’Astrakhan, traverser la mer Caspienne, le nord de la Perse, l’Afghanistan et atteindre le territoire du Pakistan actuel
Au moment de la campagne des Indes, la domination britannique sur ces régions n’était pas encore affermie. La Compagnie des Indes Orientales, à laquelle leur conquête avait été confiée, ne contrôlait que l’Est et le Sud de la péninsule. Les effectifs des troupes britanniques ne dépassaient pas les 20 000 hommes.
Si la première phase de l’opération s’était déroulée comme prévu, les Cosaques auraient dû atteindre l’empire sikh et l’immense empire marathe qui luttaient contre l’expansionnisme britannique. Les Français et les Russes misaient sur le fait que les deux souverains considéreraient les Cosaques avec une neutralité bienveillante. Il avait été prévu qu’après la défaite de la Compagnie des Indes Orientales, les Français occuperaient le sud de la péninsule et les Russes, le nord.
L’assassinat de Paul Ier, le 23 mars 1801 – résultat d’un complot auquel les Britanniques participèrent activement – rebattit les cartes. Son fils et successeur Alexandre Ier rappela les Cosaques et rétablit l’alliance entre la Russie et le Royaume-Uni.
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