Non, Khrouchtchev n’a jamais brandi sa chaussure à une tribune l’Onu
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Un mythe bien connu est le suivant : le 12 octobre 1960, lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations unies, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev aurait enlevé sa chaussure et, pendant son discours, aurait commencé à frapper son pupitre afin d’exprimer sa colère. Ce n’est en fait pas vrai.
Ce jour-là, une atmosphère si tendue régnait dans la salle de l’Assemblée que son président, Frederick Boland, appelant tout le monde au silence, a frappé avec son marteau si fort que celui-ci s’est brisé. Les participants à la réunion discutaient de la « question hongroise » – la répression du soulèvement en Hongrie par les troupes soviétiques en 1956. La délégation soviétique dirigée par Khrouchtchev a alors tenté par tous les moyens de perturber la discussion – mais bien sûr, Nikita Khrouchtchev n’a pas frappé de sa chaussure à la tribune de l’ONU. Si vous avez vu une photo de lui avec une chaussure, sachez qu’il s’agit d’un montage photo. Qu’est-il arrivé en réalité ?
Le photographe du magazine American Life, John Loengard, a témoigné : Khrouchtchev « n’a assurément pas frappé ses chaussures sur la table », même s’il « avait clairement l’intention de le faire ». Il existe une photographie de Khrouchtchev et Gromyko (Andreï Gromyko, ministre des Affaires étrangères de l’URSS) assis à leur place à l’Assemblée, écoutant un interprète. Sur la table devant Khrouchtchev, l’on voit bien la chaussure sur laquelle repose sa main.
Comme l’a dit Loengard, à ce moment-là, Khrouchtchev « a fait semblant (avec son autre main) que la prochaine fois, il frapperait son pupitre avec sa chaussure. Je peux vous assurer que toutes les caméras étaient tournées vers Khrouchtchev, attendant qu’il utilise la chaussure. Il l’a simplement remis et est parti. Aucun de nous ne manquerait l’occasion de prendre une telle photo, ce serait une grave erreur professionnelle », a déclaré ce témoin.
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