La moisson dans les tableaux des artistes russes

Musée Russe
Musée Russe
Chez les Slaves, la récolte du blé avait lieu en août et s’accompagnait de nombreux rituels destinés à honorer les dons de la nature, à se protéger des forces maléfiques et à assurer la récolte de l’année suivante. Ces traditions se sont perpétuées jusqu’au début du XXe siècle. Les artistes russes ont beaucoup et avec plaisir peint les paysans occupés à cette activité.

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En général, le seigle, le blé et l’orge étaient moissonnés à la faucille, tandis que le sarrasin, l’avoine et les pois l’étaient presque toujours à la faux.

Galerie Tretiakov À la moisson, Alexeï Venetsianov (années 1820)
Galerie Tretiakov

Avant la moisson, l’on organisait souvent une procession vers les champs, que le prêtre aspergeait d’eau bénite et bénissait.

Musée Russe Les Moissonneurs, Alexeï Venetsianov (années 1820)
Musée Russe

La récolte de la première gerbe était appelée « zajinki ». Les moissonneurs se rendaient dans les champs avant l’aube. Le choix de la « zajinitsa » (la paysanne qui se chargeait de la couper) jouait un rôle important : il s’agissait d’une femme qui se distinguait par sa bonne santé et sa « main légère ». Elle coupait les premiers épis à la faucille, les liait en bouquet et les consacrait à l’église.

Musée Russe Le Temps des moissons. Les Faucheurs, Grigori Miassoïedov (1887)
Musée Russe

Ces épis étaient conservés jusqu’à l’année suivante comme talisman pour la maison et la future récolte. Leurs grains pouvaient être ajoutés aux semences de l’année suivante.

Galerie Tretiakov Midi. Environs de Moscou, Ivan Chichkine (1869)
Galerie Tretiakov

Pendant la moisson, les paysans chantaient des chants spéciaux. Le thème de la fertilité était alors central. Par exemple, il était interdit de lier en gerbe les épis moissonnés par une autre paysanne afin de « ne pas la priver de ses futurs enfants ».

Musée Russe La Moissonneuse, Constantin Makovski (1871)
Musée Russe

Les derniers épis non moissonnés étaient attachés avec un ruban et laissés dans le champ. On les appelait « barbe ». Le rituel de « l’enroulement de la barbe » se déroulait ainsi : les épis étaient tressés en une natte, inclinés vers le sol avec une révérence et des incantations destinées à la future récolte.

Domaine public Jeune fille à la gerbe, Constantin Makovski, 1880
Domaine public

La fin de la moisson était appelée « dojinki ». Le dernier jour de la récolte était célébré de manière particulièrement solennelle : une table de fête était dressée avec un pain fait de farine nouvelle, du miel et de la bière.

Musée des beaux arts de Taganrov Déjeuner paysan au champ, Constantin Makovski, 1871
Musée des beaux arts de Taganrov

La dernière gerbe jouait également un rôle très important. Elle était décorée de rubans, portée au village en chantant et placée sous les icônes. Dans certaines régions, la gerbe était donnée au bétail comme nourriture curative.

Domaine public Récolte du pain en 1910, Zinaïda Serebriakova
Domaine public

Après la fin de la moisson, les jeunes organisaient des festivités, des jeux et des rondes. Les paysans commençaient ensuite à se préparer pour les travaux d’automne.

Galerie d'État d'Astrakhan P. Dogadine Moisson, Boris Koustodiev (1914)
Galerie d'État d'Astrakhan P. Dogadine
Galerie d'État d'Astrakhan P. Dogadine Moissonneuse, Kasimir Malevitch (1912)
Galerie d'État d'Astrakhan P. Dogadine
Musée Russe Moissonneuses, Kasimir Malevitch (1929)
Musée Russe
Galerie Tretiakov Moisson, Arkadi Plastov (1945)
Galerie Tretiakov

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