Pourquoi un artiste russe peignit-il une toile dans... un trou à neige?

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« La fête d’un ciel bleu azur, de bouleaux à la blancheur de perles, de branches de corail et d’ombres de saphir sur une neige lilas ». Ce fut ainsi que le peintre Igor Grabar décrivit le paysage qu’il lui fut donné d’admirer en février 1904 dans le district de Podolsk, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Moscou.

Durant l’une de ses promenades sur le domaine de Douguino, il aperçut un bouleau d’une incroyable beauté. Alors qu’il admirait cet arbre, il fit tomber sa canne. Il se pencha pour la ramasser. « Je regardai le sommet du bouleau d’en-bas, presque depuis le sol enneigé et fus ébahi de cette beauté fantastique qui s’offrait à mes yeux ».

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Igor Grabar dessina d’abord une esquisse de ce bouleau puis une étude sur toile. Ensuite, « dans l’épais manteau de neige, [il] creus[a] une tranchée d’un mètre de profondeur dans laquelle [il] plant[a] son chevalet. [Il] y pos[a] une toile de grandes dimensions pour pouvoir y rendre l’impression d’un horizon bas et du zénith du ciel avec toutes les gradations de bleu, du vert clair en bas à l’ultramarin en haut ». Ce fut dans ces conditions que fut peint Février Azuré, tableau aujourd’hui conservé à la Galerie Trétiakov de Moscou.

« J’eus le sentiment d’avoir peint la toile la plus remarquable de celles que j’avais peintes jusqu’alors », écrivit l’artiste. Il s’agissait de son premier tableau impressionniste. Il choisit la technique du pointillisme pour rendre « les volées et l’écho de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel unies dans l’émail bleu du ciel ».

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