Que montre Vassili Sourikov sur son tableau La Traversée des Alpes de Souvorov en 1799?
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Des soldats russes, comme un seul homme, se laissent glisser le long d’un pan de montagne escarpé. Au bord du gouffre, le generalfeldmarschall Alexandre Souvorov juché sur son cheval les encourage le sourire aux lèvres.
Certains soldats sont concentrés, d’autres détendus et rient même aux plaisanteries de leur chef, d’autres encore se signent avec angoisse dans la crainte de ce qui les attend...
En 1899, sur la toile qu’il intitula La Traversée des Alpes de Souvorov en 1799, Vassili Sourikov représenta un épisode de la Seconde campagne d’Italie qui opposa les armées de la République française emmenées par le général Bonaparte à celles de la Deuxième Coalition.
À la tête d’une armée russo-autrichienne, le generalfeldmarschall Alexandre Souvorov avait remporté plusieurs succès dans la nord de la péninsule italique au printemps 1799. À l’automne, il avait pris la direction du nord pour soutenir l’armée du général Alexandre Rimski-Korsakov, qui se préparait à entrer en France, et avait passé le col du Saint-Gothard. Il avait alors appris que les Français avaient défait les troupes exténuées du général Rimski-Korsakov.
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Les armées russes affrontèrent les françaises. De la neige jusqu’au genou, les soldats russes avançaient sur d’étroits sentiers, bravaient le brouillard, le vent glacial et les chutes de neige. Ils se retrouvèrent pris au piège. Le dernier épisode de cette campagne militaire fut le passage du col du Panix les 6 et 7 octobre 1799. Ce fut précisément celui-ci que Vassili Sourikov choisit de représenter.
Le célèbre peintre batailliste Vassili Verechtchaguine critiqua la véracité de la toile de son confrère. Il fit remarquer que les soldats n’avaient pu descendre le flanc de la montagne baïonnette au canon et qu’aucun cheval ne se serait tenu aussi près d’un précipice.
Vassili Sourikov lui répondit qu’il avait volontairement renoncé au réalisme de la scène : les baïonnettes devaient renforcer le sentiment de danger qu’inspirait la descente et le cheval intrépide, attirer l’attention sur la figure du generalfeldmarschall.
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