En images: dix tableaux de Karl Brioullov à découvrir ou redécouvrir
Outre sur Telegram, Fenêtre sur la Russie diffuse désormais du contenu sur sa page VK! Vidéos, publications dédiées à l’apprentissage du russe et plus encore dans notre communauté
Les Brioullov vivait pour l’art : le grand-père, le père et les frères de Karl Brioullov (1799-1852) étaient peintres. Lui-même commença son apprentissage auprès de son père. Il entra à l’Académie des Beaux-Arts à l’âge de dix ans et se révéla rapidement en être l’élève le plus doué. Alors que ses condisciples adultes copiaient les travaux de grands classiques de la peinture, Karl Brioullov était autorisé à créer ses propres œuvres.
L’Apparition de Trois Anges à Abraham près du Chêne de Mamré, 1821
Pour Narcisse se mirant dans l’Eau qu’il peignit durant ses années d’études à l’Académie des Beaux-Arts, Karl Brioullov fut distingué de la « petite » médaille d’or.
L’Apparition des Trois Anges à Abraham près du Chêne de Mamré, la toile qu’il présenta pour l’obtention de son diplôme, lui valut la « grande » médaille d’or et une bourse d’études en Italie.
Midi Italien, 1827
Karl Brioullov aima passionnément l’Italie. Ce pays fut pour lui une source continue d’inspiration et lui fournit une matière féconde pour son œuvre. Ce fut en Italie qu’il commença à peindre des scènes de genre. L’un des premiers tableaux qu’il y réalisa fut Matin Italien (1823) que la Société impériale d’encouragement des beaux-arts offrit à l’impératrice Alexandra Fiodorovna. Midi Italien est la toile dont Nicolas Ier passa commande à Karl Brioullov pour faire la paire avec Matin Italien.
Portrait de la grande-princesse Elena Pavlovna et de sa Fille Maria, 1830
En Italie, Karl Brioullov devint un portraitiste réputé. En 1829, la grande-princesse Elena Pavlovna fit un séjour à Rome. Le peintre l’accompagna durant sa visite de la galerie des tableaux au Vatican. Protectrice des arts, elle commanda son portrait au jeune artiste.
Le Dernier Jour de Pompéi, 1830-1833
Durant l’été 1827, Karl Brioullov visita les ruines de Pompéi. Elles produisirent sur lui une très forte impression et lui inspirèrent la toile sur laquelle il représenta la journée d’octobre 79 au cours de laquelle le Vésuve entra en éruption.
Entre 1827 et 1830, le peintre réalisa le travail préparatoire de la toile qu’il peignit entre 1830 et 1833.
Présentée à Milan en 1833, elle y fit fureur. Elle fut ensuite exposée au Louvre puis transportée à Saint-Pétersbourg où elle fut offerte à Nicolas Ier.
Lire aussi : Pourquoi le tableau La Demande en mariage du major endetté amusait-il tant au XIXe siècle?
Cavalière, 1832
En Italie, Karl Brioullov fit la connaissance de la comtesse Ioulia Samoïlova qui devint sa muse. Quatre personnages féminins du Dernier Jour de Pompéi ont les traits de sa bien-aimée.
À sa demande, il peignit le célèbre tableau Cavalière sur lequel il représenta Amalicia et Giovanina Paccini, ses filles adoptives.
Bethsabée, 1832
Bethsabée fut le première toile que Karl Brioullov peignit d’après un modèle. Sa volonté de reproduire « la perfection et le triomphe de la création » faillit nous priver de ce chef-d’œuvre. Insatisfait de lui-même, il lança une botte sur la toile à laquelle il travaillait encore.
Svetlana Présageant son Avenir, 1836
Après plusieurs années passées en Italie, Karl Brioullov rentra en Russie en 1836. Il fut accueilli avec les honneurs. Nombre de personnages fortunés de l’empire voulaient faire sa connaissance et lui passer commande d’un tableau. Invité un soir à la veille de la période des sviatki (entre Noël et l’Epiphanie) chez l’écrivain Antoni Pogorelski, il fut impressionné par les rites populaires de la saison. La ballade Svetlana du poète Vassili Joukovski lui inspira le sujet de son tableau Svetlana Présageant son Avenir où il donne à voir une jeune fille cherchant à connaître son avenir devant un miroir.
Portrait de la Comtesse Ioulia Pavlovna Samoïlova se Retirant d’un Bal avec sa Fille Adoptive Amalicia Paccini (Mascarade), au plus tard 1842
Karl Brioullov enseignait à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, peignait des portraits de personnages connus de son temps. Parmi eux, celui que Vassili Joukovski lui commanda de lui-même pour le vendre et rassembler ainsi de l’argent pour acheter la liberté du serf et écrivain Taras Chevtchenko.
À la fin des années 1830, la comtesse Samoïlova rentra en Russie. Cette femme aussi belle que fantasque faisait peu de cas des conventions de son milieu. À cette même époque, Karl Brioullov était en train de divorcer. Sachant combien la société condamnait le divorce, la comtesse accorda sa protection au peintre qui n’avait vécu maritalement que deux mois.
À ne pas manquer : L’histoire de la peinture russe au fil des saisons
La Vierge en Gloire 1843-1848
En 1843, Karl Brioullov commença à travailler sur les fresques de la coupole de l’église Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg. Ses relations avec l’architecte Auguste de Montferrand étaient mauvaises et ce dernier obtint que la commande soit retirée au peintre. Les grandes-princesses Elena Pavlovna et Maria Nikolaïevna intercédèrent en sa faveur. Karl Brioullov fut rappelé sur le chantier d’une fresque de 816 m² !
Autoportrait, 1848
Le travail sur la fresque de la Vierge avait épuisé Karl Brioullov. Nicolas Ier l’autorisa à aller se soigner à l’étranger et lui fit payer à l’avance ses émoluments de professeur à l’Académie des Beaux-Arts pour une période d’un an. Le peintre séjourna à Madère, en Espagne et, en 1850, s’installa de nouveau en Italie, le pays qu’il aimait tant. Il mourut en 1852 dans les environs de Rome.
Le Musée Russe de Saint-Pétersbourg consacre jusqu’au 12 mai 2025 une exposition au « Grand Karl ».
Dans cette autre publication, nous expliquons quel a été l’apport de Viktor Vasnetsov à l’art sacré russe