Mikhaïl Lermontov: trois lieux qui inspirèrent sa vie et son œuvre

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Moscou

Mikhaïl Lermontov vit le jour le 3 (calendrier julien) / 15 (calendrier grégorien) octobre 1814 dans le quartier de Moscou qui porte le nom de Portes Rouges. 

« Toute sa vie, Lermontov se sentit un "enfant de Moscou" », affirme Sergueï Chaoulov, le concepteur et conservateur de l’exposition que le Musée d’État de l’Histoire de la Littérature russe consacre actuellement au poète. Ce fut à Moscou que Mikhaïl Lermontov grandit, étudia, aiguisa ses talents d’écrivain. Moscou fut aussi témoin de ses premiers succès littéraires.

Enfant, il reçut une éducation brillante à l’internat qui préparait à l’Université de Moscou. Il maîtrisait plusieurs langues, jouait de plusieurs instruments de musique. On dit qu’il avait hérité de sa mère l’amour de la musique. De même qu’une certaine nervosité.

Dans ses jeunes années, Mikhaïl Lermontov lut avec passion Shakespeare, Schiller, puis Byron. La tonalité romantique, parfois tragique, de leurs œuvres poétiques influença fortement le jeune homme, dont la vie était loin d’être heureuse.

Sa mère mourut lorsqu’il avait seulement trois ans. Sa grand-mère Elizaveta Arsenieva, une femme d’une grande volonté et d’une incroyable force de caractère, s’occupa de son éducation. Elle avait fréquemment des disputes avec son gendre, le père de Mikhaïl Lermontov. Elle pensait qu’il avait épousé sa fille par intérêt et qu’elle était de toute façon trop jeune pour se marier.

Après avoir quitté l’internat, Mikhaïl Lermontov passa beaucoup de temps à Serednikovo, la propriété qu’Afanassi Stolypine, son grand-oncle, possédait près de Moscou.

Le jeune poète entra ensuite à l’Université de Moscou. À cette époque, il fréquentait la bonne société et les salons. Il participait aussi à des bals masqués. Durant ses études, il vécut dans la demeure moscovite de sa grand-mère située au 2 de la rue Malaïa Moltchanovka, où se trouve aujourd’hui le musée qui lui est consacré.

Mikhaïl Lermontov abandonna l’université après deux ans d’études seulement et fit son service militaire. Il entra à l’école des officiers de la garde puis fut incorporé au régiment des Hussards de la Garde.

Ce fut à Moscou aussi qu’il apprit la nouvelle de la mort d’Alexandre Pouchkine. Profondément affecté par la disparition de son aîné, Mikhaïl Lermontov composa le poème La Mort du Poète qui le rendit instantanément célèbre.

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Tarkhany

Tarkhany était la propriété familiale que la grand-mère de Mikhaïl Lermontov possédait dans le gouvernement de Penza. Ses parents y avaient vécu immédiatement après leur mariage. Ils y amenèrent leur fils peu de temps après sa naissance.

À Tarkhany, Mikhaïl Lermontov vécut la mort prématurée de sa mère et la séparation d’avec son père. Une autre épreuve fut pour lui de quitter ce domaine pour aller faire ses études à Moscou. 

« Tarkhany, c’est à la fois le début de la biographie de Lermontov et la source des représentations qu’il se faisait de la Russie. C’était le paradis dont il avait toujours su pouvoir en être chassé », explique Sergueï Chaoulov.

Après la mort de son petit-fils, Elizaveta Arsenieva obtint de l’empereur Nicolas Ier l’autorisation d’inhumer ses restes dans la sépulture familiale à Tarkhany. La tombe de Mikhaïl Lermontov s’y trouve toujours.

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Piatigorsk

Le Caucase eut une importance considérable dans la vie de Mikhaïl Lermontov. La publication de La Mort du Poète lui valut d’y être exilé (ce séjour forcé dans une région méridionale de la Russie ne pouvait que lui rappeler le destin d’Alexandre Pouchkine). Il y combattit. Les paysages montagneux et les légendes locales influencèrent son œuvre.

Elles lui inspirèrent notamment le poème Le Novice (Mtsyri) et de nombreuses poésies. La plus grande partie du Héros de Notre Temps se déroule dans le Caucase. Mikhaïl Lermontov immortalisa cette chaîne de montagnes non seulement en mots, mais aussi en peintures, dont des aquarelles.

Ce fut dans le Caucase que Mikhaïl Lermontov trouva la mort en duel. À Piatigorsk, plus exactement. Nikolaï Martynov, un officier de son régiment, se sentit offensé par une énième pique du poète à son endroit et lui jeta le gant. La légende veut que Mikhaïl Lermontov tira en l’air et que son adversaire le visa à la poitrine.

La rédaction de Fenêtre sur la Russie, ex-Russia Beyond, remercie le Musée d’État de l’Histoire de la Littérature russe Dal pour l’aide qu’il lui a apportée pour la rédaction de cet article.

L’exposition itinérante de Piatigorsk à Moscou, en passant par Tarkhany, consacrée à Mikhaïl Lermontov est le fruit de la collaboration de grandes institutions qui préservent l’héritage du poète : le Musée d’État de l’Histoire de la Littérature russe Dal, l’Institut de la Littérature russe (Maison Pouchkine) de l’Académie des sciences de Russie, le Musée d’État de Tarkhany et le Musée d’État Lermontov.

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