Le parc Gorki, 95 ans d’une popularité jamais démentie
Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Il s’étend sur 220 hectares sur les rives de la Moskova
Le parc central de la culture et des loisirs Maxime Gorki est le nom officiel de cet espace public, simplement connu sous le nom de « parc Gorki ».
Situé dans le sud-ouest du centre-ville de la capitale, il se love dans un coude de la rivière Moskova.
Le parc Gorki moderne s’étend sur près de 220 hectares, et comprend plusieurs grands espaces verts – le jardin Neskoutchny et la colline des Moineaux, ainsi que le parc artistique Muzeon.
Son histoire remonte au XVIIIe siècle
L’histoire du parc Gorki a commencé avec le jardin Neskoutchny. Au XVIIIe siècle, des propriétés de campagne de nobles familles - les Golitsyne, les Orlov et les Troubetskoï - se trouvaient en ce lieux. Le domaine des Troubetskoï s’appelait Neskoutchnoïé.
D’immenses jardins y ont été aménagés, et la noblesse de la capitale aimait s’y promener et profiter des divers divertissements qui y étaient proposés. Nicolas Ier a racheté ces propriétés et, dans les années 1820 et 1830, y a créé le « jardin Neskoutchny » et un théâtre d’été.
«Vitrine» du pouvoir soviétique
Après la révolution, le jardin Neskoutchny a été nationalisé et ouvert au public. En 1923, la première grande exposition agricole, artisanale et industrielle y a eu lieu, bien avant qu’un parc distinct, désormais connu sous le nom de VDNKh, ne soit construit à ces fins.
Le pavillon Machines et outils, un bâtiment constructiviste de forme hexagonale, construit spécialement pour l’exposition, est encore debout à ce jour. Sa restauration est actuellement réalisée par le musée d’art contemporain Garage (voir ci-dessous).
La conception du futur parc a été réalisée par l’architecte d’avant-garde Konstantin Melnikov et d’autres novateurs de premier plan - El Lissitzky, Alexeï Chtchoussev et Alexandre Vlassov - ont participé à sa construction. La célèbre arche de l’entrée principale a été conçue par Gueorgui Chtchouko dans les années 1950.
Conçu pour les loisirs, mais aussi pour la culture
Le 12 août 1928, l’un des premiers parcs soviétiques de la culture et des loisirs y a été inauguré. Cafés, terrains de danse et de sport, hamacs - toutes les conditions pour le repos et le divertissement des travailleurs étaient réunies.
De plus, aux yeux des autorités, ces derniers devaient également consacrer du temps à la culture. Pour les prolétaires, on lisait à haute voix des journaux avec les dernières nouvelles et on prononçait des discours de propagande.
En 1934, le théâtre Vert en plein air pouvant accueillir 20 000 personnes a été inauguré ; des concerts, des pièces de théâtre et des numéros de cirque y avaient lieu.
Il porte le nom d’un célèbre écrivain soviétique
En 1932, le parc a été baptisé en l’honneur d’un célèbre écrivain soviétique Maxime Gorki : une démarche inhabituelle pour une personne vivante.
En passant, l’écrivain toujours en vie n’avait guère apprécié l’initiative consistant à renommer « Gorki » sa ville natale, Nijni Novgorod. Au fil du temps, le gouvernement soviétique a créé tout un culte autour de Gorki, de sorte que des rues, des parcs et des places portant son nom sont apparus dans d’autres villes d’URSS.
La première tour de saut en parachute y a été érigée
Dans les années 1930, un véritable boom du parachutisme a eu lieu en URSS, et un bâtiment unique est apparu dans le parc Gorki : une tour de saut en parachute. C’était une attraction assez populaire, et quiconque pouvait sauter en parachute ou dévaler la descente en spirale assis sur un tapis spécial.
Dans les années 1950, la tour a été démantelée en raison du risque de blessure, mais avant cela, des bâtiments similaires ont vu le jour dans toute l’URSS et dans d’autres pays.
Un parc d’attractions y fonctionnait dans les années 1990
Pour la première génération d’enfants nés après la chute de l’Union soviétique, le parc Gorki était associé aux barbes à papa, aux beignets et, surtout, aux attractions.
À l’époque soviétique, on y trouvait de simples manèges, mais des années 1990 au début des années 2010, des dizaines d’attractions fonctionnaient dans le parc, qui est devenu une sorte de Disneyland local.
Montagnes russes, salle des horreurs, toboggan aquatique Niagara, voitures volantes, trampolines, tours de la peur avec cabines pivotantes, tyrolienne au-dessus d’un étang et bien plus encore… les divertissements étaient nombreux. Il y avait aussi deux grandes roues, une petite et une grande.
Rénové dans les années 2010
Au début des années 2000, la plupart des manèges avaient disparu, les pavillons soviétiques étaient en piètre état et le parc offrait un tableau plutôt déprimant. En mai 2011 a commencé une modernisation à grande échelle qui en a fait le lieu le plus en vogue et le plus moderne de la capitale russe.
Aménagements paysagers, pistes cyclables, terrains de sport, nouveaux cafés, premiers espaces de coworking et l’un des premiers réseaux Wi-Fi publics gratuits… tout cela est apparu sur son territoire.
La plus grande patinoire de Moscou
À l’époque soviétique, en hiver, les allées du parc étaient transformées en patinoires. Mais en 2011, c’est la plus grande patinoire artificielle d’Europe à l’époque qui a été coulée dans le parc. Pour la première fois, il était possible de patiner sans attendre des températures inférieures à zéro, et la saison durait jusqu’à la mi-mars.
La superficie de toutes les pistes était de 15 000 mètres carrés. Des kiosques avec thé et vin chaud, des vestiaires chauffés et des stands location de patins fonctionnaient autour de la patinoire, le tout accompagné de musique.
Musée d’art contemporain Garage
En 2012, l’une des institutions culturelles les plus en vogue et les plus influentes de Moscou, le musée d’art contemporain Garage, fondé par Daria Joukova et Roman Abramovitch en 2008, a pris ses quartiers dans le parc Gorki. Offrant un vaste programme d’expositions et de conférences, il permet aux Moscovites de passage dans le parc de se détendre en enrichissant leur culture personnelle.
Le musée est sis dans l’ancien bâtiment du restaurant Quatre saisons, construit en 1968. Afin d’y installer un musée, il a été restauré par le célèbre architecte néerlandais Rem Koolhaas et son bureau OMA. En fait, Koolhaas a transformé un bâtiment soviétique en ruines en musée ultramoderne, tout en accordant une grande attention à la préservation des détails qui ont été intégrés avec succès dans le nouveau design. L’une des cartes de visite du musée est un ancien panneau de mosaïque soviétique.
Dans cette autre publication, découvrez les plus beaux parcs de Moscou.