
Damien Lovis, étudiant suisse à Moscou: «Pour moi, le russe, c’est une langue d’avenir»

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J’ai toujours été attiré par la Russie. Quand j’étais petit, j’ai regardé la série Guerre et Paix, donc mon intérêt pour la Russie ne date pas d’hier. Et cette idée d’apprendre le russe que j’ai eue à l’époque est toujours restée dans un coin de ma tête. Et puis, quand il y a eu la Coupe du Monde de football 2018, je me suis dit : « C’est peut-être le moment. » J’ai tout simplement commencé seul, avec un livre et une application, et j’ai appris comme ça pendant un an.

J’ai fait mes premiers pas à Moscou en juin 2019, lorsque je suis venu faire mon tout premier stage linguistique. Et c’était génial, même si c’était difficile au début. Ce qu’on apprend en cours ne correspond pas toujours à ce qu’on vit dans la vraie vie. Au départ, mon objectif était simplement d’apprendre le russe, je n’avais pas l’intention de m’installer ici.
Le russe est-il une langue difficile ? Je ne saurais le dire avec certitude. Elle n’est pas facile parce qu’elle demande d’apprendre beaucoup de choses, mais je la trouve assez logique, surtout lorsqu’elle est bien expliquée.
L’apprentissage et la pratique du russe exigent en permanence de la concentration : son système de déclinaisons fait qu’il faut tout le temps réfléchir aux terminaisons pour s’assurer qu’elles seront correctes. Ensuite, l’accentuation peut complètement changer le sens d’un mot, ce qui n’est pas le cas en français. De plus, même quand on connaît bien un mot, ne pas savoir où placer l’accent peut le rendre inintelligible pour les locuteurs natifs, ce qui pose, bien évidemment, un problème. Ce sont les choses pour moi les plus compliquées, évidemment.
Comment décrire le russe en une phrase ? Je dirais : langue d’une certaine complexité mais, en même temps, belle langue vivante agréable à l’oreille. Assez stricte sur des choses, mais assez légère sur d’autres.
Aujourd’hui, j’utilise le russe plus que le français. À la faculté et avec les amis, je parle presque exclusivement en russe, et c’était justement ce que je voulais en venant étudier ici.
Quelle impression me font les Russes ? Bien qu’ils puissent sembler quelque peu froids au premier abord, ils se révèlent finalement très sympathiques. Je me suis lié d’amitié avec beaucoup de Russes qui sont devenus de vrais amis. Plus je fais de progrès en russe, mieux je comprends leur mentalité.
Ma connaissance de la langue me permet aussi de mieux connaître le pays. Je ne suis pas encore allé en Sibérie, mais j’ai visité une bonne quinzaine de villes de la partie européenne du pays : outre la capitale et les petites villes de la région de Moscou, j’ai été Saint-Pétersbourg, dont l’architecture est tout simplement incroyable, Sotchi, où l’on a parfois l’impression de ne plus être en Russie, Vyborg, avec son petit côté suédois, Toula, Lipetsk… Mais c’est Kazan qui m’a véritablement étonné. Je savais que la ville était belle, mais je n’imaginais pas à quel point elle pouvait l’être.
Je pense que mon expérience aurait été bien différente si je n'avais pas parlé russe. Dans les régions éloignées des grandes villes, il y a moins de chances de croiser des personnes parlant une langue étrangère, même pour des échanges simples, comme commander un verre dans un café. Cela limite un peu l’immersion. Cela dit, les gens sont très accueillants et font de leur mieux pour aider. Mais une chose est certaine : parler russe rend le voyage infiniment plus riche et authentique.
Qu’est-ce que je je conseillerais à ceux qui veulent se lancer dans l’apprentissage du russe, mais hésitent ? Il ne faut pas avoir d’appréhension, apprendre cette langue, c’est tout à fait possible, mais à condition de le faire avec plaisir. Pour moi, le russe est une langue d’avenir. Elle va offrir aux gens beaucoup de possibilités que ce soit dans leur pays d’origine ou en Russie. Et donc apprendre cette langue, c’est s’ouvrir beaucoup de portes.
Il faut aussi être intéressé par le pays ! Si la Russie vous intéresse, que vous aimez sa culture et son histoire, je pense que les choses viendront naturellement. Il ne faut pas avoir peur : il suffit de pratiquer et de parler avec les gens. Les Russes sont généralement très heureux de voir des étrangers apprendre leur langue et ils seront souvent prêts à vous aider.
Propos recueillis par Flora Moussa
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