Trois fêtes païennes encore célébrées en Russie

Trois fêtes païennes encore célébrées en Russie
Egor Aleïev / TASS
Les festivités de Maslenitsa, les divinations de Sviatki et les feux de joie d’Ivan Koupala restent très populaires en Russie. Les gens apprécient le côté rituel et ludique de ces fêtes, dont les racines remontent au paganisme.

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L’Église orthodoxe a tenté d'éradiquer et de remplacer les traditions païennes en Russie. Aux dates importantes pour les païens, des fêtes chrétiennes ont ainsi été instituées. Cependant, les gens ont attribué des significations païennes familières à ces nouvelles dates, débouchant sur une étrange symbiose entre rituels chrétiens et croyances païennes.

1. Sviatki

Trois fêtes païennes encore célébrées en Russie
Alexandre Kondratiouk / Sputnik

Sviatki, ou fête de Koliada – un symbole de l’entrée dans la nouvelle année - était initialement célébrée le 22 décembre. C’est le jour du solstice d’hiver, qui marquait le changement de saison et le début de l’hiver. Cette fête a été remplacée par Noël, qui tombait le 25 décembre selon le calendrier julien.

Avec l’adoption du christianisme, Sviatki commençait la veille de Noël, le 24 décembre, et durait jusqu’au 6 janvier, jour de la Théophanie (Épiphanie). Cette période - la plus sombre de l’année - était considérée comme un « temps sans croix ». Il était d’usage de prédire l’avenir, de commémorer les ancêtres, d’accomplir des rituels en se déguisant et d’entonner des chants rituels – les koliadki.

2. Maslenitsa

Trois fêtes païennes encore célébrées en Russie
Vladimir Smirnov / TASS

Chez les Slaves païens, la semaine de Maslenitsa marquait la frontière entre l’hiver et le printemps, et dans le christianisme, elle s'est transformée en Semaine des laitages. Cette semaine précédait le Carême, longue période d’abstinence qui se terminait à Pâques. Ainsi, les dates de la semaine Maslenitsa (souvent comparée à Mardi Gras) sont également associées à Pâques.

Maslenitsa était marquée par des festivités publiques de grande envergure. On y réalisait divers jeux possédant des significations rituelles anciennes. Les combats à coups de poing symbolisaient la lutte entre les ténèbres et la lumière, brûler un bonhomme de paille constituait un sacrifice à la terre et des crêpes étaient également préparées pour les proches défunts.

3. Ivan Koupala

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Andreï Alexandrov / Sputnik

Dans des temps anciens, il s’agissait du solstice d’été, fêté le 24 juin. Les Slaves glorifiaient l’épanouissement de la nature et réclamaient une riche récolte. Dans le christianisme, ce jour marque la naissance de Saint Jean le Baptiste. Il existe des versions selon lesquelles « Ivan Koupala » est un calque du nom du saint qui, en accomplissant les sacrements, a baigné (koupat’ en russe) Jésus-Christ dans le Jourdain. Ivan est l’équivalent russe du prénom Jean.

Les rituels d’Ivan Koupala ont lieu la nuit, et l’eau et le feu y occupent une place centrale. Une baignade massive dans les lacs et les rivières était courante. Des feux de joie « purificateurs » étaient allumés au bord des plans d’eau : les jeunes sautaient par-dessus les flammes. Les jeunes filles réalisaient des couronnes avec des végétaux et prédisaient l’avenir en les faisant flotter sur l’eau. Les gens disaient que la nuit d’Ivan Koupala, la fougère fleurissait, ce qui n’arrive qu'une fois par an. Trouver une fleur était considéré comme de bon augure.

Dans cette autre publication, découvrez quels rituels et fêtes ont été inventés en URSS à la place des traditions orthodoxes.

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