Pourquoi Saltytchikha est-elle la femme la plus cruelle de l’histoire de Russie?

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Personne ne sait ce qui fut à l’origine de cette folie. Cependant, l’on s’accorde à dire que tout commença après la mort de son mari, le capitaine du régiment de cavalerie de la garde Gleb Saltykov. Elle se retrouva alors avec deux enfants dans les bras et devint la veuve la plus fortunée de Moscou. Elle possédait plus d’un millier de serfs, un immense domaine en ville et de nombreuses propriétés. Or, Saltykova ne se montrait pas pressée de se remarier et se mit à maltraiter ses serfs.

Les victimes étaient principalement des femmes. Surtout des fiancées ou des femmes récemment mariées. Il y avait toujours une raison pour les battre : elles s’étaient mal levées, avaient jeté un regard jugé indécent, avaient mal fait leur travail. Et alors, entraient en jeu des bûches ou la lourde main de la maîtresse. Elle versait de l’eau bouillante sur les serfs, les obligeait à rester pieds nus dans le froid, leur brûlait et leur arrachait les cheveux, torturait les malheureux pendant des heures. Sur son ordre, les palefreniers fouettaient à mort une énième victime, et Saltytchikha, comme on la surnommait, se contentait de rire d’un air sinistre.

Cela dura sept ans. Sur plus de vingt plaintes, aucune ne parvint aux plus hautes autorités. Elles revenaient toutes à Saltytchikha, qui s’occupait alors de leurs auteurs. Cependant, en 1762, deux paysans purent adresser une requête à Catherine II en personne. Les faits révélés au cours de l’enquête faisaient froid dans le dos. L’on pense que Saltykova a torturé à mort 139 personnes. Il fut possible de prouver sa culpabilité dans la mort de 38 serfs.

La sentence fut prononcée par l’impératrice en personne. L’on condamna la sanguinaire noble à l’humiliation : pendant une heure, elle resta sur la Place rouge, devant la colonne de la honte, avec un écriteau, sur lequel l’on pouvait lire « meurtrière et assassine ». Elle fut ensuite envoyée dans un couvent à perpétuité. Elle passa 11 ans dans une prison souterraine, puis fut transférée dans une annexe en pierre de l’église avec une petite fenêtre.

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