En images : comment le culte de Staline s’est-il construit?

Photographie d'archives
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Des villes, des rues, des chars et des sous-marins ont été baptisés en l’honneur du dirigeant soviétique. Il a été représenté dans des peintures et des films. Des monuments à sa gloire ont été érigés non seulement en URSS, mais aussi dans toute l’Europe de l’Est.

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« Grand dirigeant et professeur », « Visage solaire », « Le plus grand coryphée de la science mondiale », ce ne sont là que quelques-uns des épithètes attribués à Joseph Staline au cours de son séjour au pouvoir.

B. Klintch/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
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La glorification de la figure du dirigeant soviétique par la propagande de masse a commencé au début des années 1930. À cette époque, la lutte entre les partis en URSS était terminée et Staline avait acquis les pleins pouvoirs dans le pays.

MAMM/MDF/russiainphoto.ru
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Le culte de sa personne a commencé avec la thèse du « premier parmi ses pairs ». Cependant, à partir de 1934, son développement s’est rapidement accéléré. Le nombre de références à son nom et à son image dans la presse et dans l’art a augmenté de façon exponentielle.

A. Leporskaïa/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
A. Leporskaïa/MAMM/MDF/russiainphoto.ru

Au cours de l’été 1935, les journaux ont publié les premières photographies montrant les rencontres du leader avec des jeunes. Le slogan « Merci à Vous, camarade Staline, pour notre enfance heureuse » a alors été activement promu.

MAMM/MDF/russiainphoto.ru
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L’idée que le dirigeant omnipotent soit toujours ouvert à un dialogue informel avec le peuple s’est ancrée dans la société. Les images de ses rencontres avec des ouvriers et des paysans ordinaires, qui pouvaient facilement venir des provinces profondes à la capitale, serrer la main du dirigeant et lui raconter la vie de leur usine ou de leur kolkhoze (ferme collective), ont été largement diffusées.

Ivan Chaguine/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
Ivan Chaguine/MAMM/MDF/russiainphoto.ru

Au début du développement du culte de sa personnalité, l’image de Staline était fortement liée à celle de Lénine – il était présenté comme son fidèle associé et successeur. Toutefois, par la suite, il a progressivement commencé à éclipser le « chef de la révolution ».

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Maria Oulianova/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
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Selon certains témoignages, l’homme d’État soviétique Lazar Kaganovitch aurait un jour déclaré : « Nous disons tous léninisme, léninisme, mais Lénine est mort il y a de nombreuses années. Staline a fait plus que Lénine, et nous devons parler du stalinisme. Nous avons parlé en suffisance du léninisme ».

Fiodor Kislov/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
Fiodor Kislov/MAMM/MDF/russiainphoto.ru

La même année, en 1935, un musée consacré au dirigeant a été ouvert à Gori, sa ville natale, en Géorgie. Au fil du temps, des musées similaires ont vu le jour dans tout le pays et sont devenus des lieux de visite pour les écoliers.

Gueorgui Petroussov/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
Gueorgui Petroussov/MAMM/MDF/russiainphoto.ru

Un dirigeant fort et intrépide, un excellent stratège et, enfin, un homme plein d’esprit : c’est ainsi que Staline a été dépeint dans le cinéma soviétique de la première moitié du XXe siècle, à commencer par le film Lénine en octobre (1937).

Mikhaïl Romm/Mosfilm, 1937
Mikhaïl Romm/Mosfilm, 1937

Cependant, sa première apparition au cinéma, le « petit père des peuples » la doit non pas à des réalisateurs soviétiques, mais à des Américains. Dans un rôle épisodique, il apparaît en effet dans le film Agent britannique (1934).

En l’honneur du dirigeant soviétique, des monuments ont été érigés dans tout le pays. Parmi les plus impressionnants, l’on peut citer un monument de 54 mètres sur la rive du canal Don-Volga à Stalingrad (actuelle Volgograd) et un monument de 50 mètres à Erevan (Arménie).

Gueorgui Zelma/russiainphoto.ru
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Des monuments sont également apparus dans la plupart des pays socialistes. Leur érection s’est particulièrement répandue en RDA.

À l’époque soviétique, Douchanbé, Novokouznetsk, Novomoskovsk, Tskhinvali et Volgograd, ainsi qu’un certain nombre de villes de Bulgarie, de Roumanie, d’Albanie, de Hongrie, de Pologne et d’Allemagne de l’Est, portaient le nom de Staline.

Le char léger BT-5-IS (initiales de « char rapide 5 Joseph Staline »), les chars lourds IS-1 (son nom étant, transcrit du russe, Iossif Staline) et IS-2, les sous-marins « Stalinets », des chasseurs et des lances-mines ont été nommés en l’honneur du leader.

Arkadi Chaïkhet/russiainphoto.ru
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En 1956, trois ans après la mort du dirigeant, l’URSS a néanmoins entamé la déstalinisation initiée par Nikita Khrouchtchev – une campagne à grande échelle visant à surmonter le culte de la personnalité de Staline et à éliminer le système politique qu’il avait créé.

Dmitri Baltermants/MAMM/MDF/russiainphoto.ru
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