Comment l’impératrice russe Maria Fiodorovna organisait des bals colorés

Musée Russe de Saint-Pétersbourg Bal au Palais d'Hiver le 14 janvier 1888, par M. Zitchi
Musée Russe de Saint-Pétersbourg
L’impératrice Maria Fiodorovna, épouse d’Alexandre III, était une passionnée de bals. Elle savait organiser des réceptions dont on parlait non seulement à Saint-Pétersbourg, mais aussi à l’étranger.

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Le grand-duc Serge Alexandrovitch écrivait avec enthousiasme à son sujet : « Ils tournoyaient, s’extasiaient sans fin. Vers la fin, ils couraient et tombaient sur les chaises, épuisés, pour qu’après quelques instants, ils puissent à nouveau galoper dans la salle ». Les bals se caractérisaient non seulement par leur luxe, mais aussi par la fantaisie avec laquelle l’impératrice les abordait.

Musée Russe de Saint-Pétersbourg Portrait de Maria Fiodorovna, 1921, par V. Makovski
Musée Russe de Saint-Pétersbourg

Au cours de l’hiver 1888, un Bal vert a par exemple été organisé au Palais d’hiver. Les invités étaient vêtus de robes blanches, jaunes, rouges, roses, mais n’arboraient que des bijoux ornés d’émeraudes. Les dames, semblables à de beaux oiseaux exotiques, dansaient dans la salle Saint-Nicolas, remplie pour l’occasion de palmiers.

Musée Russe de Saint-Pétersbourg Bal au Palais d'Hiver le 14 janvier 1888, par M. Zitchi
Musée Russe de Saint-Pétersbourg

Un an plus tard, un autre bal de Maria Fiodorovna a fait parler de lui, et pas seulement à Saint-Pétersbourg. Au palais Anitchkov, les dames étaient, ce jour-là, exclusivement vêtues de tenues noires et de diamants. Ce code vestimentaire inhabituel n’a été dévoilé que quelques jours avant l’événement. Peu avant, une tragédie s’était produite : le prince héritier autrichien Rudolf s’était suicidé. Or, contrairement à la tradition, la famille impériale russe n’a pas annulé le bal, et ce, par vengeance. En effet, lorsqu’en 1865 l’héritier du trône, le grand-duc Nicolas Alexandrovitch, que Maria Fiodorovna devait épouser, était mort, la cour autrichienne n’avait pas décrété de deuil et avait organisé un bal somptueux. Un an plus tard, elle était devenue l’épouse du frère cadet de Nicolas, Alexandre Alexandrovitch, le futur Alexandre III.

Musée Russe de Saint-Pétersbourg Le bal noir, par M. Zitchi
Musée Russe de Saint-Pétersbourg

En 1914, Maria Fiodorovna a en outre organisé un bal blanc pour deux débutantes, ses petites-filles, les grandes-duchesses Tatiana et Olga. Pour la première fois depuis la mort de son mari, vingt ans auparavant, elle s’est plongée dans cette agréable agitation et a reproduit le dernier bal qu’avait connu son époux de son vivant, celui de 1894 : les couples virevoltaient dans les mêmes danses, même le menu contenait les mêmes plats qu’à l’époque.

Domaine public
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