Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques?

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques?
Kira Lisitskaïa (Photo: TASS; Gamma-Rapho/Getty Images)
Vladimir Lénine ne buvait presque pas d’alcool, à la différence de ses successeurs Joseph Staline, Nikita Khrouchtchev et Léonide Brejnev.

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

Vladimir Lénine (1870-1924)

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques?
Russia Beyond (Photo: Boris Vigilev/Sputnik; Getty Images)

Vladimir Lénine ne buvait ni vin, ni alcool fort. En revanche, il appréciait la bière. Durant leur premier exil (1900-1905), sa femme Nadejda Kroupskaïa et lui vécurent un temps à Munich. Il avait l’habitude de fréquenter la brasserie Hofbraü dont l’emblème étaient et sont encore les lettres NB. Le couple de révolutionnaires plaisantait en y voyant les initiales de Народная Воля (Narodnaïa Volia/la Volonté du Peuple), le nom du mouvement terroriste qui revendiqua, entre autres, l’assassinat d’Alexandre II. Nadejda Kroupskaïa se souvenait qu’à Paris aussi son mari buvait de la bière : « Il lui arrivait de s’attabler avec des ouvriers, de commander une chopine de bière brune et de discuter avec eux toute la soirée de tâches urgentes ».

Vladimir Lénine s’autorisait parfois de la vodka. En 1910, il déjeuna avec le militant socialiste finnois Yrjö Sirola. Ce dernier rapporta que « lorsque la carafe de vodka arriva jusqu’à nous, je demandai à Lénine : "En prendrez-vous un petit verre en apéritif ?". Il me répondit : "Mon parti ne l’interdit pas"».

Joseph Staline (1878-1953)

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques?
Domaine public

Enfant de la Géorgie, Joseph Staline aimait les vins de son pays : en particulier, le Khvanchkara, le Kindzmarauli et, à la fin de sa vie, le Madjari, un vin jeune saturé en gaz carbonique. il disait c’était du « jus pour enfants ».

Lorsqu’il le fallait, Joseph Staline pouvait oublier la mesure. Le maréchal en chef de l’aviation Alexandre Golovanov se souvenait comment il avait bu du brandy avec Winston Churchill : « Je vis que le premier ministre britannique tenait une bouteille de [brandy, ndlr] arménien. Il en regarda l’étiquette et en versa un verre à Staline. Staline lui en versa à son tour un verre. Les toasts s’enchaînèrent. Staline et Churchill burent autant l’un que l’autre. » À la fin de leur rencontre, « Churchill quitta la pièce en étant soutenu ».

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques? Joseph Staline avec Winston Churchill
AP

Toujours selon Alexandre Golovanov, Joseph Staline lui dit en sortant de la salle : « Ne t’inquiète pas, je n’ai pas assez bu pour avoir vendu la Russie. Mais, demain, Churchill sera fou quand il saura ce qu’il a raconté ce soir... Quand les intérêts de l’État sont en jeu, n’importe quelle boisson doit te sembler être de l’eau. C’est la condition pour être à la hauteur. Bonne continuation ». Puis il s’éloigna « d’un pas lent et assuré ».

Nikita Khrouchtchev (1894-1971)

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques? Nikita Khrouchtchev avec l'ambassadeur des États-Unis Charles E. Bohlen
Pix/Michael Ochs Archives/Getty Images

Issu d’une famille d’ouvriers, Nikita Khrouchtchev avait une préférence pour les alcools forts, comme la vodka et le brandy. Durant la période où il fut à la tête de l’Union soviétique (1953-1964), il envoya des ingénieurs du métro de Moscou en Crimée creuser des galeries et des caves sous les installations vinicoles de Koktebel. Il voulait que l’URSS produise des vins et des brandy qui n’auraient rien à envier aux spiritueux étrangers.

En décembre 1963, Nikita Khrouchtchev invita dans sa résidence de Zavidovo, près de Moscou, le président finlandais Urho Kekkonen). Ce soir-là, on but la vodka Stolitchnaïa non pas dans de petits verres, comme il est d’usage, mais dans des flûtes à champagne. Nikita Khrouchtchev dut être raccompagné à ses appartements. Imperturbable Urho Kekkonen, grand sportif dans sa jeunesse, se servit une dernière flûte à ras-bord et la vida « pour la route ».

Léonide Brejnev (1906-1982)

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques? Léonid Brejnev et Richard Nixon
Bettmann/Getty Images

On raconte que Léonide Brejnev aimait dire : « La vie est merveilleuse et étonnante à condition de s’être rincé la gorge avant ». Sa boisson alcoolisée favorite était la Żubrówka, une vodka résultant de la distillation de « l’herbe sacrée parfumée » (Hierochloe odorata) infusée pendant plusieurs jours. Selon certaines rumeurs, à la fin de sa vie, il avalait les comprimés qui lui étaient prescrits en en buvant.

L’actrice Marina Vlady se souvient que Léonid Brejnev lui donna la « recette » de la consommation des alcools forts. Il fallait, selon lui, en boire trois verres : le premier de cinq centilitres ; le second, de dix ; le dernier, de quinze.

>>> Où les étrangers et les Soviétiques buvaient-ils de l’alcool en URSS?

On a dû mal à croire que Léonide Brejnev, homme de constitution solide, qui avait fait la guerre, ne boive pas plus de trente centilitres d’alcool fort par jour.

Mikhaïl Gorbatchev (1931- 2022)

Quels spiritueux appréciaient les leaders soviétiques? Mikhaïl Gorbatchev avec Nancy Reagan
Doug Mills/AP

En 1985, l’année de son arrivée à la tête de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev instaura une politique de prohibition partielle. Né dans la région de Stavropol (contreforts du Caucase du Nord), il savait pourtant ce qu’étaient les longs banquets arrosés. Léonide Kravtchenko, qui dirigea la radio et la télévision de 1985 à 1991, se souvenait : « Au début, Mikhaïl Sergueïevicth buvait peu. Plus tard, il ne dédaignait ni le vin, ni le brandy». Son brandy préféré était le Ioubileïni.

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