Comment une fillette turque est-elle devenue la «fille» d’un régiment russe?

Comment une fillette turque est-elle devenue la «fille» d’un régiment russe?
Domaine public
Cette histoire s’est déroulée le 24 janvier 1878, pendant la guerre russo-turque. Les troupes russes avançaient alors rapidement vers Andrinople (l’actuelle Edirne).

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Le chaos régnait partout : colonnes de réfugiés, charrettes renversées, cadavres d’habitants volés et tués par des voyous de l’armée turque – les bachibouzouks.

Soudain, Mikhaïl Saïenko, soldat du régiment de grenadiers de Kexholm, a aperçu une fillette turque d’environ cinq ans à côté du corps d’une femme assassinée. Le soldat s’est précipité hors du rang et a immédiatement emmené l’enfant.

Comment une fillette turque est-elle devenue la «fille» d’un régiment russe?
Revue Razvedtchik (Saint-Pétersbourg, 1892, № 113)

Le régiment a par conséquent décidé d’adopter la petite fille et de s’en occuper jusqu’à ce qu’elle atteigne l’âge adulte. Bien que la fillette s’appelait Ayshe, elle a alors été baptisée Maria Kexholmskaïa (de Kexholm) en l’honneur de l’impératrice Maria Alexandrovna et du régiment qui l’avait sauvée.

Les soldats et les officiers ont créé un fonds spécial pour la « fille du régiment » et y ont régulièrement versé de l’argent. Ils ont même demandé au couple impérial de l’inscrire à l’Institut des jeunes filles nobles.

Maria, diligente et disciplinée, est sortie de ce dernier en 1890 et, deux ans plus tard, a épousé le dragon Alexandre Chlemmer. Or, le jeune homme a officiellement demandé sa main à l’assemblée des officiers du régiment.

Comment une fillette turque est-elle devenue la «fille» d’un régiment russe? Maria, son mari et ses deux fils
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En guise de dot, le régiment de Kexholm a offert à sa « fille » la somme impressionnante de 12 500 roubles en argent. Le sauveur de la jeune fille, Mikhaïl Saïenko, n’a en revanche pas pu assister au mariage, mais a envoyé un télégramme de félicitations.

Pendant la Première Guerre mondiale, Maria a servi comme sœur de miséricorde et les soldats l’appelaient « la sainte des saintes » pour sa gentillesse et son attention. Elle est décédée en 1920 en Crimée des suites de la tuberculose.

Comment une fillette turque est-elle devenue la «fille» d’un régiment russe?
Revue Razvedtchik (Saint-Pétersbourg, 1892, № 113)

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