Comment a été tourné Le Cuirassé Potemkine, chef d’œuvre du 7e art

Stupéfait, le public a applaudi à tout rompre pendant la première de ce film du jeune réalisateur Sergueï Eisenstein : devant leurs yeux, le drapeau du navire rebelle venait de prendre, même si pour quelques instants, la couleur rouge. Pour obtenir cet effet, les auteurs de ce film muet noir et blanc avaient colorié à la main la pellicule.

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Sergueï Eisenstein, 1925/Goskino
Sergueï Eisenstein, 1925/Goskino

Et pourtant, ce film de légende aurait pu ne jamais se faire. À l’occasion du 20 anniversaire de la première révolution russe, Eisenstein a été chargé de tourner l’œuvre placée sous le titre L’Année 1905. Elle devait comporter beaucoup de prises de vue en extérieur, livrer une description détaillée des événements clé, et ce, avec « accompagnement musical et dramatique ».

Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925
Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925

Cependant, le travail piétinait : le scénario devait être approuvé au plus haut niveau et le feu vert n’a été obtenu qu’au cours de l’été, lorsqu’il ne restait pratiquement plus de temps pour le tournage. Il a donc été décidé de filmer un seul épisode : la révolte à bord du cuirassé.

Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925
Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925

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Deux navires ont servi de plateau de tournage : le cuirassé Douze apôtres, qui servait alors d’entrepôt de mines sous-marines, et le croiseur Komintern.

Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925
Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925

Contrairement à la plupart des films de l’époque, l’œuvre d’Eisenstein est extrêmement dynamique, la caméra était constamment en mouvement. Pour obtenir l’effet dramatique désiré, le montage a été pensé en détail. 

Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925
Sergueï Eisenstein/Goskino, 1925

Le film a connu plusieurs versions d’accompagnement musical. À l’origine, il était projeté avec des fragments d’œuvres de Beethoven. Néanmoins, pour la distribution en Allemagne, la musique a été écrite par le compositeur Edmund Meisel. Le film a été réédité en 1950 avec la musique de Nikolaï Krioukov, et en 1976 avec des fragments de symphonies de Dmitri Chostakovitch.

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