
Cinq raisons de lire ou relire Les Récits d’un Chasseur d’Ivan Tourgueniev

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Un livre facile à lire

Les Récits d’un Chasseur sont un cycle d’essais ou de récits. Les historiens de la littérature russe ne s’accordent toujours pas sur ce point. Les histoires sont courtes et indépendantes les unes des autres. On peut donc les lire dans l’ordre que l’on veut et ne pas lire l’ensemble d’une seule traite. Les récits n’ont en commun que leur narrateur qui est un chasseur. C’est par ses yeux que le lecteur voit les personnages et est témoin des événements. C’est ce chasseur qui donne son unité à ce cycle de 25 histoires.
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Un hymne à la nature russe

Ivan Tourgueniev reste un paysagiste inégalé. Ses descriptions des forêts, des champs, du ciel, des saisons sont poétiques et exactes. Il donne à voir, entendre, sentir à son lecteur la nature de la partie centrale de la Russie. Il la rend tellement vivante qu’elle est un personnage à part entière des récits et un acteur des événements que le narrateur rapporte. Les paysages peints par Ivan Tourgueniev permettent de comprendre le monde intérieur de ses personnages. Ce n’est pas un hasard si elle est changeante : elle peut être calme et ensoleillée dans un récit, orageuse et déchaînée dans un autre. Par exemple, dans le récit Biriouk, la description de l’orage qui s’annonce donne à ressentir toute la tension qui s’accumule avant que n’éclate le conflit entre le forestier et le paysan.
Galerie de portraits

Le narrateur rencontre au cours de ses parties de chasse des gens très différents : serfs, propriétaires terriens, vagabonds, enfants. Chaque personnage, même de second plan, est décrit avec détail et relief. Ils sont tous différents et souvent antagoniques. Ils ne peuvent pas laisser le lecteur indifférent. Par ailleurs, Ivan Tourgniev aborde des sujets qui sont très en vogue dans la littérature russe du milieu du XIXème siècle : celui de l’homme insignifiant (маленький человек / petit homme), le psycholologisme profond de la paysannerie, le parallèle entre la nature et les épreuves qui s’abattent sur les hommes.
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Une prose exceptionnelle

La manière d’écrire de Tourgueniev n’est pas sans rappeler celle d’Alexandre Pouchkine. Il n’aime pas les phrases lourdes. Sa prose est légère, nette et précise. Il donne un tel rythme à ses phrases qu’elles résonnent dans la tête du lecteur comme des vers. La richesse de sa langue est remarquable : elle mêle registre littéraire à formes dialectales.
Une description de la Russie du milieu du XIXe siècle

Ce cycle de récits est une encyclopédie de la vie russe au milieu du XIXe siècle. L’auteur y décrit la vie des propriétaires terriens et des serfs, l’exploitation des terres, les relations entre les différentes couches sociales. Il rapporte des légendes populaires, des superstitions et des rituels pratiqués dans les gouvernements d’Orel et de Kalouga. Il dépeint en détail des scènes de chasse. Ses Récits sont un témoignage sur la vie dans la Russie intérieure, loin des fastes des hôtels des familles aristocratiques à Saint-Pétersbourg.
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