Dix œuvres de l’artiste de l’avant-garde Olga Rozanova à découvrir ou redécouvrir

Dix œuvres de l’artiste de l’avant-garde Olga Rozanova à découvrir ou redécouvrir
Musée Russe
Оlga Rozanova mourut à l’âge de trente-deux ans seulement. Au cours de sa courte vie, elle eut le temps de créer un nouveau courant pictural: la tsvetopis’ (littéralement, la coloroscripture) et de peindre l’un des tableaux les plus importants de l’avant-garde russe.

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Portrait de Femme, 1906-1907

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Musée régional des Beaux-Arts d’Ivanovo

Olga Rozanova naquit en 1886  dans la petite ville de Mélenki (région de Vladimir) et passa son enfance à Vladimir. À l’âge de vingt-ans, elle s’installa à Moscou où elle étudia la peinture. À l’École des Beaux-Arts de Konstantin Iouon et Nikolaï Oulianov, elle fit la connaissance et devint l’amie de Lioubov Popova, l’une des futures grandes figures de l’avant-garde. Ce Portrait de Femme date des premières années de ses études. 

Maison Rouge, 1910

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Musée Russe

Pendant la période où elle était à la recherche de son propre style, Olga Rozanova étudia plusieurs courants picturaux. Ses premiers paysages sont influencés par le fauvisme. Les couleurs vives contrastent entre elles sur ce tableau représentant un quartier de sa ville natale : des nuages laissent entrevoir un ciel d’un bleu intense, des maisons aux toits bleus et verts et le collège de jeunes filles à la façade rouge apparaissent au bout d’une allée d’arbres gris.

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Café, 1911

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Musée Russe

En 1908, Moscou accueillit une exposition d’impressionnistes, la première d’importance organisée hors de France. Plus de deux cent cinquante toiles de Camille Pissarro, Edgar Degas, Paul Cézanne, Henri de Toulouse-Lautrec y furent présentées. Olga Rozanova fut captivée par le Café de Nuit de Vincent van Gogh, tableau qu’Ivan Morozov acquit durant le Salon. Son Café est un hommage conscient ou inconscient à celui qu’elle considérait alors comme son maître en peinture.

Autoportrait, 1912

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Musée Régional des Beaux-Arts d’Ivanovo

En 1911, Olga Rozanova partit pour Saint-Pétersbourg. Elle y fréquenta le studio d’Elizaveta Zvantseva et rejoignit l’Union de la Jeunesse, le premier groupe important de peintres russes de l’avant-garde. Le collectionneur et mécène Levki Jeverjeïev, qui soutenait ce mouvement, lui acheta sa toile Café. À cette même époque, Olga Rozanova fit la connaissance de Kasimir Malevitch, de Pavel Filonov et du poète futuriste Alexeï Kroutchonykh, avec qui elle eut une histoire d’amour. Il dédia son recueil Notre Protestation à « Olga Rozanova, la première artiste de Pétrograd » et utilisa une reproduction du Café pour l’illustrer.

Valet de Cœur, 1912-1913

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Musée Russe

Olga Rozanova et Alexeï Kroutchonykh éditèrent dix-huit livres ensemble : pour les recueils, elle réalisa des illustrations en utilisant la technique du collage. Par exemple, pour le Recueil de Poésies Transmentales (Заумная Книга)elle proposa des linogravures inspirées de sa série sur les cartes à jouer. Les spécialistes de l’œuvre d’Olga Rozanova s’accordent à penser que les visages des figures sont les portraits de peintres de l’avant-garde : Alexandra Exter en dame de cœur, Nathalie Gontcharova en dame de piques et Kasimir Malevitch en valet de cœur, qu’Olga Rozanova composa avec Alexeï Kroutchonykh.

Feu dans la Ville, 1914

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Musée Municipal d’Elets

En 1914, Olga Rozanova séjourna à Rome. À l’invitation de l’initiateur du futurisme Filippo Tommaso Marinetti, elle participa à la première exposition internationale consacrée au futurisme. Ce fut alors qu’elle peignit Feu dans la Ville, où elle donnait à voir des immeubles, des ponts, ainsi que des véhicules en mouvement.

Collage Transmental №1, 1915

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Galerie Gmurzynska, Cologne

Pour illustrer l’un des livres d’Alexeï Kroutchonykh, Olga Rozanova réalisa une série de collages transmentaux en y juxtaposant des couleurs différentes. Enthousiasmé par ce travail, le poète affirma que « la langue transmentale tend la main à la peinture transmentale ». Il est possible que Kasimir Malevitch, alors voisin du poète, fut l’un des premiers à voir les collages transmentaux. Plus tard, Olga Rozanova estima que Malevitch s’était inspiré de ses travaux pour créer les éléments additionnels. « Tout le suprématisme, ce sont mes collages : des superpositions de plans, de lignes et de disques sans lien avec des objets réels », écrivit-elle.

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Métronome, 1915

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Galerie Trétiakov

En décembre 1915, à Petrograd fut inaugurée l’exposition Dernière Exposition Picturale Futuriste « 0,10 » qu’il faut considérer comme le manifeste du suprématisme. Le Carré Noir sur Fond Blanc y fut présenté au public. Olga Rozanova exposa également plusieurs de ses toiles et collages. En alliant des formes, des couleurs et des textures différentes, elle donnait une nouvelle vision d’objets du quotidien.

Tsvétopis’ (coloroscrit), 1917

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Musée Russe

Olga Rozanova s’essaya également à la poésie. Là aussi, elle fut avant tout intéressée par la couleur. Elle créa un nouveau mouvement artistique : tsvétopis’ que l’on peut traduire littéralement par coloroscripture, où la couleur tenait le rôle principal. Elle parlait de ce courant comme de la « couleur transfigurée ».

La Raie Verte, 1917-1918

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Musée du Kremlin de Rostov

Olga Rozanova passa l’année qui suivit la Révolution d’Octobre à travailler : elle confectionna des drapeaux pour les festivités du 1er mai à Moscou et participa à la préparation de celles organisées à l’occasion du premier anniversaire de la Révolution. Cette année-là aussi, elle créa l’une de ses œuvres les plus fascinantes : La Raie Verte ou Lumière Diffuse. On dirait que le rayon vert vibre sur le fond blanc étincelant et que ses contours perdent en consistance. De plus, on a l’impression que le rayon ne fait que traverser le tableau.

À l’automne 1918, Olga Rozanova contracta la diphtérie. Elle s’éteignit le 7 novembre dans un hôpital de Moscou. 

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