La mémoire de Maria Tenicheva, princesse et illuminatrice de Russie impériale, célébrée à Paris

La mémoire de Maria Tenicheva, princesse et illuminatrice de Russie impériale, célébrée à Paris
Service de presse

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Le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris consacre une nouvelle série de ses événements à la vie et aux activités de l’éducatrice russe et princesse Maria Tenicheva (1858-1928). Même si vous entendez ce nom pour la première fois, croyez-nous sur parole: c’était une femme absolument fantastique au destin passionnant et difficile, étroitement lié à la Russie et à la France!

Du 8 au 17 juin, vous pourrez participer :

- à l’ouverture de l’exposition des arts décoratifs russes Les Traditions artisanales de Maria Tenicheva et de l’exposition photo Sur les lieux de Tenicheva en Russie

- à l’atelier de peinture sur bois Confection de hibou à la Tenicheva et à celui de technique de feutrage de laine Confection de bijoux féminins

- à la présentation du livre Le patrimoine de Maria Tenicheva et du film La Créatrice en présence

Qui est Maria Tenicheva et pourquoi devrait-elle être admirée ?

La mémoire de Maria Tenicheva, princesse et illuminatrice de Russie impériale, célébrée à Paris
Domaine public

Personne ne sait qui était le père de Maria, et sa position d’enfant illégitime a grandement affecté ses tendres années, dont elle se souviendra à l’avenir comme pleines de solitude. La famille de la jeune fille vivait à Saint-Pétersbourg et, jusqu’à l’âge de 11 ans, elle a étudié à la maison, puis a été inscrite dans une école très avancée pour son époque. Après avoir obtenu son diplôme, Maria s’est mariée à la hâte sur insistance de sa mère. Elle n’avait alors que 16 ans et s’est avérée malheureuse dans son mariage.

Après cinq ans d’une vie de famille difficile, elle part secrètement pour Paris avec sa fille. Et ce, pour y étudier le chant. Elle rêvait d’une bouffée d’air frais et apparaissait passionnée par l’art. Ici, cette jeune femme éduquée et sophistiquée a enfin trouvé un cercle social lui convenant. Celui-ci comprenait des personnalités, telles que l’écrivain Ivan Tourgueniev, le compositeur Anton Rubinstein et le peintre Constantin Makovski.

La mémoire de Maria Tenicheva, princesse et illuminatrice de Russie impériale, célébrée à Paris Musée de la princesse Tenicheva à Smolensk
Domaine public

Maria se languissait néanmoins désespérément de la Russie et, dans les années suivantes, a partagé son temps entre les deux pays. Son mari lui a accordé le divorce, mais a gardé leur fille, qui est restée à Pétersbourg. Avec sa fidèle amie Ekaterina Sviatopolk-Tchetvertinskaïa, Maria a ensuite ouvert une école d’alphabétisation pour les enfants paysans à Talaсhkino, un petit domaine noble près de Smolensk (415 km au sud-ouest de Moscou). Elle a en outre appris à chanter sous la direction de Fiodor Komissarjevski et joué dans un spectacle de l’étoile montante du théâtre russe de l’époque, Constantin Stanislavski.

En 1892, Maria épouse un important homme d’affaires et philanthrope, le prince Viatcheslav Tenichev. Dès lors, elle entame un travail actif, éduquant les enfants des travailleurs, ouvrant un studio gratuit pour les jeunes artistes se préparant à entrer à l’Académie des arts, organisant une exposition d’art d’Europe occidentale à Saint-Pétersbourg à partir de sa collection personnelle, minutieusement assemblée lors de ses voyages sur le Vieux continent. De plus, elle fonde le magazine d’art russe le plus célèbre de son époque – Mir Iskousstva (Le Monde de l’art), et, bien sûr, elle-aussi, chante, peint, travaille avec l’émail. En 1903, après la mort de son mari, Tenicheva effectue un voyage dans les villes anciennes de Russie afin de collecter des œuvres d’art.

La révolution de 1905 éclate cependant et la princesse est contrainte d’interrompre ses activités et de s’installer à nouveau en France. Afin de préserver sa collection d’art, elle l’apporte sur le territoire de l’Hexagone. Ces œuvres suscitent l’intérêt du public français et sont même exposées au Louvre.

La mémoire de Maria Tenicheva, princesse et illuminatrice de Russie impériale, célébrée à Paris
Ederolland EdR (CC BY-SA 4.0)

Sentant que la situation dans l’Empire russe s’améliore, la princesse retournera dans son pays natal, où elle ouvrira un hôpital pendant la Première Guerre mondiale. Toutefois, après la révolution de 1917, elle sera forcée de quitter la Russie pour toujours. Maria meurt en 1928 et est inhumée au cimetière de Saint-Cloud.

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