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William Bathy, étudiant centrafricain à Moscou: «La langue russe coule déjà dans mes veines»

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Aujourd’hui, William Bathy, ressortissant de la République centrafricaine, étudie en deuxième année de philologie à l’Institut Pouchkine de Moscou, donne des cours de russe en ligne et rêve de jeter les bases de l’enseignement de cette langue dans son pays natal. 

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Pourquoi étudier le russe ?

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« On dirait un signe de la divine providence », William en est persuadé. La langue russe a fait irruption dans sa vie par hasard : lorsqu’il était étudiant en troisième année de lettres modernes à Bangui, William passait ses soirées à regarder des séries.

« Un jour, je suis tombé sur la série dont je me rappelle encore le nom, Khroustalny (Хрустальный). Je ne comprenais pas la langue, mais le sujet m’a emporté. Ça a été mon tout premier contact avec la langue de Pouchkine»

Les algorithmes de la toile sont ensuite entrés en jeu et lui ont recommandé un autre contenu russophone : après le drame criminel trouvé par hasard a suivi un dessin animé.

« "Pourquoi tu regardes ce que tu n’es même pas capable de comprendre ?", me demandaient mes frères. Mais j’ai été tellement impressionné que j’ai décidé de découvrir cette culture».

C’est l’alphabet russe qui a surtout intrigué William. Ses différences avec l’alphabet latin n’ont pu échapper à la curiosité du jeune philologue. Il s’est fixé comme objectif de commencer à apprendre cette langue en autodidacte. « Avec le temps, la culture et l’histoire russes, ainsi que le riche héritage littéraire de ce pays m’ont fasciné ».

Lire aussi : Sept cours de russe en ligne gratuits

Comment est-il arrivé en Russie ?

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« La fin d’études approchait et j’ai commencé à m’interroger sur les possibilités de faire un master en Russie. J’ai même établi un plan. J’ai tenu mes parents au courant, mais me suis heurté à l’opposition de ma mère qui ne voulait pas voir son fils d’une petite vingtaine d’années partir dans un pays si lointain », se souvient-il.

Mais les choses se sont arrangées d’elles-mêmes : en sortant un jour de la faculté, William a vu un appel à candidatures pour des bourses d’études en Russie. Il fallait constituer un dossier et passer un test d’évaluation en langue et culture russes. Seuls quatre candidats ont été retenus et William était le deuxième sur la liste !

Difficultés rencontrées

Institut d'État de la langue russe Pouchkine

« Aujourd’hui, la langue russe coule déjà dans mes veines. Je la parle couramment », dit en souriant William. Et ses propos ne suscitent aucun doute. Depuis son arrivée en Russie par une froide journée automnale, il a suivi un an de cours préparatoire, est entré à la faculté de philologie à l’Institut d’État de la langue russe Pouchkine et a été finaliste du concours de compétences pédagogiques ouvert aux étudiants russes et étrangers. Il donne des cours gratuits en ligne à quelque 120 étudiants de différentes nationalités se trouvant aussi bien en Russie qu’au-delà de ses frontières. Mais, bien évidemment, les débuts n’étaient point faciles.

En raison de circonstances indépendantes de sa volonté, William est arrivé à Moscou après le début de l’année universitaire et a constaté non sans déception que les autres étudiants l’avaient bien devancé.

À la question de savoir quelle était la plus grande difficulté rencontrée lors de l’apprentissage du russe, William donne une réponse aussi catégorique qu’attendue : les déclinaisons.

Lire aussi : Apprendre le russe en France: à quoi ressemblent les cours de la Maison russe des sciences et de la culture à Paris? 

Parle-t-il le russe dans la vie de tous les jours ?

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En classe, l’on apprend le programme et pour bien maîtriser la langue, il faut la pratiquer et s’intégrer dans l’environnement russophone, est persuadé William.

« À la MPGOu [Université pédagogique d’État de Moscou], où j’ai fait mon année de cours préparatoire, j’étais le seul Africain intégré dans un milieu russe. Parler cette langue était juste indispensable ! Parfois, je faisais beaucoup de fautes à l’oral, mais mes amis m’encourageaient en me répétant que je ne devais pas avoir honte, car je me trouvais juste au début du chemin », se souvient-il.

Aujourd’hui, il se sert de cette langue aussi bien dans le cadre de ses études que dans la vie quotidienne. Qui plus est, le russe est devenu pour lui une lingua franca dans la communication avec les représentants d’autres nations.

« J’étudie avec des Chinois, Vietnamiens, Congolais et bien d’autres étrangers. Grâce aux échanges avec eux - bien évidemment en russe – j’ai appris beaucoup sur leurs cultures », souligne notre interlocuteur.

Pourquoi apprendre le russe aujourd’hui ?

Institut d'État de la langue russe Pouchkine

Dans l’avenir, celui que la culture et la littérature russes avaient conquis dans son pays natal, souhaite aider ses compatriotes qui voudraient suivre le même parcours que lui. À ce jour, explique-t-il, en République centrafricaine, il n’y a non seulement pas de faculté de langue russe, mais même d’écoles où apprendre les bases de cette langue, alors qu’en République du Congo voisine ou au Mali, par exemple, la situation est bien différente.

« Compte tenu des bonnes relations que nous avons avec la Russie, j’aimerais fonder un jour la première faculté de langue russe en Centrafrique pour que tous ceux qui souhaitent étudier cette langue puissent passer la première étape de leur apprentissage dans leur pays ».  

Par ailleurs, il rêve de pouvoir contribuer à la promotion de la culture russe sur le continent africain et, en même temps, faire découvrir la culture des peuples africains aux Russes et Européens en général.

Quel conseil pourrait-il donner à ceux qui voudraient apprendre le russe et venir faire leurs études en Russie ? « Il n’est jamais facile d’apprendre une nouvelle langue. Il faut surmonter la peur de l’échec, faire preuve d’endurance et ça ira. La Russie est un pays accueillant qui possède l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Si vous vous décidez à sauter le pas, vous ne le regretterez pas ! », conclut-il.

Fenêtre sur la Russie remercie l'Institut d'État de la langue russe Pouchkine pour l'aide qu'il lui a apportée pour la rédaction de cet article. 

Les étudiants étrangers souhaitant bénéficier d'une bourse d'études dans les établissements d'enseignement supérieur de la Fédération de Russie doivent déposer leur dossier en ligne sur le site education-in-russia.com.

Pour en savoir plus sur tous les cursus d'études à l'Institut Pouchkine et les bourses d'études, se connecter au site pushkin.institute

L'Institut Pouchkine propose également des programmes complémentaires pour tous ceux qui souhaitent étudier la langue russe et pour les enseignants de russe dans le cadre de leur formation continue. Il organise également des écoles d'été pour les étrangers. Pour plus d'information, voir clck.ru/3DmTTq.

Pour toutes questions relatives à la sélection des candidats étrangers dans leur pays d'origine, сontacter les représentations de Rossotroudnitchestvo et diplomatiques de la Fédération de Russie à l'étranger.