
Les dix phrases les plus populaires des mères soviétiques

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Nous avons demandé à nos lecteurs russophones quelles étaient les phrases de l’enfance soviétique dont ils se souvenaient le plus. Il s’est avéré que de nombreux parents disaient la même chose. Aujourd’hui, les psychologues qualifieraient certainement ces phrases d’abusives ou de toxiques, mais comme le disent les lecteurs eux-mêmes : « Nous avons grandi en gens normaux ! ».
« Arrête de dire maman ! »

Si un enfant appelait trop souvent sa maman, et pour des questions qu’elle jugeait insignifiantes, il se peut qu’elle ait aboyé avec irritation : « Не мамкай ! » (nié mamkaï !), qui se traduit par « arrête de dire "maman" ! ».
« Que diront les gens ! »

La dépendance à l’égard de l’opinion publique était dans le sang des Soviétiques. C’est pourquoi de nombreux parents étaient très inquiets de ce que les voisins, la famille ou les gens dans la rue allaient penser de leur enfant. Les mères conseillaient donc aux leurs de ne pas s’habiller de manière trop voyante, de ne pas se comporter de manière trop provocante et, d’une manière générale, de faire profil bas.
« Je lui dis un mot, il m’en donne dix ! »

Les enfants trop bavards, et, pire encore, avec leurs propres opinions, bien sûr, agaçaient les adultes. Il fallait obéir à toutes les instructions de sa mère sans poser de questions, et si on vous réprimandait, vous deviez vous taire.
« Comme un petit pois contre le mur ! »

Nous avons déjà écrit sur l’histoire de l’expression « Как об стенку горох! » (kak ob stiènkou garokh) dans cet autre article. C’est ce que les mamans avaient l’habitude de dire, avec colère, lorsque leurs sermons ne parvenaient pas à leur destinataire et que l’enfant n’obéissait pas. De la même série donc que les habituels « J’ai dit quoi ? » ou « Combien de fois dois-je te le dire ? ».
« As-tu fait tes devoirs ? », « As-tu mangé ? », « As-tu fait la vaisselle ? »

Les questions pouvaient varier, mais le plus souvent il y avait une série standard, et ce, prononcée à la place d’amicales salutations ! Les enfants pouvaient et devaient non seulement réchauffer ou préparer leur propre nourriture pour le déjeuner après l’école, mais avaient également des tâches à accomplir et pouvaient être punis s’ils ne les faisaient pas.
« Si tu étudies mal, tu travailleras comme balayeur ! »

Le métier de « dvornik » (c’est-à-dire celui qui s’occupe de l’entretien de la cour d’immeuble et de la rue) à la fin de l’ère soviétique était considéré comme extrêmement instable. Ils étaient mal payés, portaient des vêtements de travail sales et s’adonnaient souvent à la boisson. C’est pourquoi ils constituaient un brillant anti-exemple de ce qu’il fallait faire dans la vie. Et tous les enfants soviétiques étaient tout simplement effrayés à l’idée de devenir des dvorniki.
« Et si tout le monde saute du toit, tu sauteras toi aussi ? »

La comparaison avec les autres enfants était un principe d’éducation fréquent. Par exemple, si un enfant apportait une mauvaise note à un examen, la mère pouvait demander : « Quelle note a obtenu Petia/Vassia/Katia ? 5/5 ? Tu aurais donc pu le faire aussi ! ». C’est ainsi que sont nées les plaisanteries sur le « fils de l’amie de maman », qui faisait toujours tout prétendument mieux. Cependant, la comparaison ne fonctionnait que de manière positive : si un enfant faisait quelque chose « comme tout le monde », mais que cette chose était mauvaise aux yeux de sa mère (sécher les cours, par exemple), la question rhétorique ci-dessus était posée...
« Tant que tu n’as pas fini ton assiette… »

Presque tous les enfants soviétiques ont souffert de violence alimentaire. Les parents, qui avaient vécu les famines et les pénuries, s’inquiétaient de voir leurs enfants souffrir de manque de nourriture. Par conséquent, ils n’hésitaient pas à forcer leur enfant à finir leur assiette, sinon « pas de sortie pour toi », etc.
« Sois patient, cosaque, tu seras un ataman ! »

L’expression « Терпи казак, атаманом будешь! » (tirpi kazak, atamanome boudich, un ataman étant un chef cosaque) pouvaient être utilisée lorsque les parents retiraient une écharde douloureuse d’un pied (et lorsqu’ils traitaient une écorchure avec de l’iode, ils réconfortaient et disaient : « Elle guérira avant le mariage ! »). Cette expression métaphorique signifiait que si l’on se montre fort maintenant, ce sera plus facile plus tard et l’on connaîtra le succès.
« Si tu vis jusqu’à mon âge, tu comprendras ! »

Phrases de la même série : « Quand tu auras des enfants, tu comprendras » ou « Tu me remercieras plus tard ». Cependant, celle-ci énervait particulièrement les enfants, car elle faisait appel non pas à des explications logiques sur les raisons pour lesquelles il fallait se comporter de telle ou telle manière, mais à l’âge et à l’autorité des parents.
Dans cet autre article, découvrez sept expressions russes intraduisibles et aux origines insoupçonnées.