
Cinq faits sur la mosquée Djouma de Derbent, la plus ancienne de Russie

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Cachée dans les ruelles de la vieille ville

Les mosquées modernes sont des complexes religieux imposants pouvant accueillir des milliers de fidèles. Or, à Derbent, la principale mosquée, Djouma, est petite et intime, littéralement cachée dans les dédales de la vieille ville. On peut la découvrir par hasard en déambulant dans les ruelles pavées. Tout cela parce qu’elle a été construite au VIIIe siècle après J.-C.
Construite par les Arabes

Derbent est l’une des plus anciennes villes de Russie. Elle a été fondée au Ve siècle, et son principal site touristique, la forteresse perse de Naryn-Kala, a été construit près d’un siècle plus tard.
Il a fallu encore un siècle pour construire la mosquée. La date de construction est gravée au-dessus de l’entrée centrale : 115 de l’Hégire (733-734). Le commandant arabe Maslama ibn Abd al-Malik, qui a conquis Derbent et l’a transformée en une ville prospère, a été à l’origine de sa construction.
Peut-être reconstruite sur la base d’une église chrétienne

La mosquée de Derbent a une forme inhabituelle pour les édifices musulmans : celle d’une basilique. C’est pourquoi les historiens pensent qu’elle a peut-être été reconstruite à partir d’une ancienne église chrétienne qui se trouvait à cet endroit.
La mosquée comporte une nef centrale bien marquée et deux nefs latérales, surmontées d’arcs en ogive. La construction est couronnée d’un dôme de 17 mètres de haut.
Il existe plusieurs bâtiments sur le territoire de Derbent qui témoignent de la présence du christianisme dans cette région. Par exemple, la forteresse de Naryn-Kala abrite un réservoir d’eau avec des voûtes en croisée d’ogives.
À l’époque soviétique, c’était une prison

Le pouvoir soviétique a lutté contre la religion sur tout le territoire du pays et fermé non seulement les églises orthodoxes, mais aussi les mosquées. En 1930, la mosquée Djouma a été fermée, puis transformée en prison à partir de 1938.
Des prisonniers y ont été détenus jusqu’en 1943, date à laquelle Staline a partiellement réhabilité la religion dans le pays et autorisé l’ouverture de certains temples pour la prière, redonnant ainsi espoir aux croyants après les années difficiles de la guerre. Pendant de longues années, la mosquée de Derbent a été l’une des rares en activité au Daghestan.
Des arbres uniques poussent dans la cour

La mosquée n’a pris son aspect actuel qu’au début du XIXe siècle, après avoir été reconstruite à plusieurs reprises, notamment après un grave tremblement de terre au XIVe siècle. Aujourd’hui, c’est un territoire clôturé avec une madrasa du XVe siècle et des logements pour les employés.
Le complexe abrite des platanes multicentenaires, reconnus comme monuments naturels d’importance nationale. D’ailleurs, ils ne se contentent pas de couvrir de leur ombre toute la place devant la mosquée, ils ont également une autre utilité pratique : leurs racines puissantes renforcent le sol et absorbent l’eau du sol, laissant ainsi la place toujours sèche.
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