Quels souverains russes voyagèrent en Europe occidentale?
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Pierre le Grand (1672-1725)
Pierre Ier aurait pu écrire un guide des pays européens : il fut le premier monarque russe à se rendre en Europe de l’Ouest. Son premier séjour à l’étranger date de 1697-1698. Il voyageait incognito en compagnie de nobles russes. Mais, il était très facile de le reconnaître à sa très grande taille.
Aux Pays-Bas, le tsar s’intéressa aux chantiers navals et participa même à la construction d’un navire. Il visita des fabriques et assista à des cours d’anatomie. En Angleterre, il étudia en détail les vaisseaux de guerre, se rendit à Oxford et fut présent lors une séance du Parlement. À Vienne, il fut reçu par l’empereur Léopold Ier. La Grande Ambassade aurait poursuivi son voyage en Europe occidentale et centrale, si l’insurrection des streltsy (arquebusiers) n’avait pas précipité son retour à Moscou.
En 1716, Pierre Ier partit une nouvelle fois pour l’Europe occidentale où il passa près de deux années. À Dantzig (Gdańsk), il félicita sa nièce Ekaterina Ivanovna à l’occasion de son mariage. Il visita Copenhague, Berlin, Amsterdam et Paris. Il rencontra les monarques des pays qu’il traversa et dont il découvrit les monuments remarquables. Il ne manquait jamais de visiter les musées et les cabinets de curiosités. Il pensa également à sa santé et prit les eaux à Bad Pyrmont, en Basse-Saxe, et à Spa, alors dans la principauté de Liège.
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Alexandre Ier (1777-1825)
Quelques semaines après son accession au trône, Alexandre Ier signa un décret par lequel il autorisait les sujets libres de l’Empire à le quitter et à y revenir à leur convenance. L’année suivante, lui-même se rendit en Prusse pour y rencontrer le roi Frédéric-Guillaume III.
Quelques années plus tard, Alexandre Ier rendit visite à sa sœur mariée au prince Charles-Frédéric de Saxe-Weimar-Eisenach. En juillet 1807, il était à Tilsit, en Prusse orientale, pour signer avec Napoléon Ier le premier traité du même nom. Le 31 mars 1814, il entrait dans la capitale française à la tête des troupes russes, prussiennes et autrichiennes qui avaient remporté la veille la bataille de Paris.
Nicolas Ier (1796-1855)
À la fin de l’année 1845, Palerme accueillit des invités de haut rang : Nicolas Ier et son épouse Alexandra Fiodorovna. Il ne s’agissait pas d’une visite diplomatique mais d’un voyage au cours duquel le couple impérial découvrit l’Italie et son héritage culturel. Il se rendit aussi à Venise, Bologne, Florence et Rome. Au Vatican, Nicolas Ier rencontra le pape Grégoire XVI et des artistes russes pensionnés. Il visita les ateliers de certains d’entre eux et passa commande de plusieurs statues à Piotr Stavasser. Il fit l’acquisition de plusieurs dizaines de sculptures, fit faire des copies de statues et de toiles de maîtres de la Renaissance. Toutes ces œuvres furent disposées à l’Ermitage qui ouvrit ses portes comme musée en 1852.
Alexandre II (1818-1881)
En 1867, Alexandre II se rendit en France à l’invitation de Napoléon III qui voulait améliorer les relations entre les deux pays et discuter d’une union douanière. L’empereur russe émit le vœu de visiter l’Exposition universelle. Il y fut victime d’un attentat. Antoni Berezowski, un étudiant polonais, lui tira dessus mais le manqua. Les négociations avec Napoléon III échouèrent.
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Nicolas II (1868-1918)
À l’automne 1896, le tsar entama une tournée des capitales européennes. Il se rendit d’abord à Vienne où le reçut l’empereur François-Joseph. Les impératrices assistèrent à l’opéra Manon. Durant les moments libres que lui accordait le protocole, Nicolas II « courait après les cerfs, gravissait les collines, errait dans les forêts et, finalement, tua deux cerfs et un sanglier » lors d’une chasse dans le parc Lainzer. Les Romanov rendirent ensuite visite à la reine Victoria dans son château de Balmoral. Ils lui présentèrent son arrière-petite fille, Olga, qui avait environ un an.
Ce voyage en Europe occidentale s’acheva à Paris. Nicolas II était présent à la pose de la première pierre du pont Alexandre III, ainsi nommé en l’honneur de son père. Il visita Versailles, le Louvre, Notre-Dame, les Invalides, le Panthéon. Il assista à des spectacles à la Comédie française et à l’Opéra. Son séjour le fatigua un peu. Dans son journal, il nota avec humour que « son bras s’est ankylosé » : des foules enthousiastes le saluaient et il leur répondait d’un geste de la main levée.
À l’été 1909, Nicolas II fit une croisière sur le yacht Standart. Il fit escale en Suède, au Danemark, en France et en Angleterre. Sur l’île de Wight, le couple impérial rencontra le roi Edouard VII. Dans son uniforme d’amiral de la marine britannique, dont il avait le rang, Nicolas II assista à une revue de la Royal Navy.
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