Le talent poétique de ce paysan a impressionné Pouchkine et le tsar en personne

Fenêtre sur la Russie (Photo: Chat GPT, Domaine public)
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« Il a un véritable talent propre à lui », c’est ainsi qu'Alexandre Pouchkine, reconnu comme le principal poète russe, parlait de Fiodor Slepouchkine. Ce dernier n’a jamais fréquenté les salons de la noblesse, mais son nom était connu à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Slepouchkine était un artiste peintre, un poète et... un serf.

Son nom est devenu célèbre en 1822, lorsque trois de ses poèmes ont été publiés par la revue littéraire Otetchestvennyé zapiski (Annales de la Patrie), et quatre ans plus tard, son premier recueil a vu le jour.

Les activités poétiques de Slepouchkine ont été mal accueillies par les habitants de son village natal, mais les éditeurs et de nombreux poètes russes admiraient sincèrement son talent naturel.

Alexandre Pouchkine comptait également parmi ses admirateurs. À sa demande, l'on a envoyé à Fiodor son poème et l’un de ses recueils, « afin qu’il ne l’imite pas, mais poursuive sa propre voie ». En signe de reconnaissance, Pouchkine lui a même suggéré le sujet du poème Le cheval et le domovoï (esprit de la maison tiré du folklore russe).

Un cas hors du commun : un serf savait non seulement lire et écrire, mais aussi parler allemand. Durant son temps libre, il peignait des tableaux et composait des poèmes décrivant ce qu’il connaissait le mieux : la vie rurale et les coutumes de la paysannerie.

L’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg a décerné à Slepouchkine une médaille d’or pour ses contributions à la langue russe. Nicolas Ier et son épouse, l’impératrice Maria Feodorovna, ont offert au poète un caftan brodé et une montre.

Cependant, malgré tous les honneurs, Slepouchkine est resté non libre. Pour racheter sa famille et lui offrir la liberté, les admirateurs de son œuvre - parmi lesquels Pouchkine - ont réuni les trois mille roubles nécessaires. Libéré de sa condition, le poète est devenu commerçant. Il a ouvert une briqueterie, sans pour autant renoncer à l’écriture, et a publié encore trois recueils de poèmes.

Il est mort en 1848, lors d’une épidémie de choléra : malgré le danger, il a pris soin des habitants de son village frappés par la maladie et a été lui-même infecté.

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