Le maréchal Vassilevski, celui qui écrasa le Japon durant la Seconde Guerre mondiale

Grigori Weil/MAMM/MDF/russiainphoto.ru Alexandre Vassilievski
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Le maréchal Vassilevski fut commandant de l’état-major et, à ce poste, élabora la stratégie de très importantes opérations de l’Armée rouge contre l’Allemagne nazie et le Japon.

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Domaine public Alexandre Vassilievski parmi les étudiants du séminaire de Kostroma
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« Dans ma jeunesse, j’eus beaucoup de mal à choisir ma voie. [...] J’ai finalement décidé de devenir soldat. J’en suis redevable au destin et je pense avoir été à ma place dans la vie », affirmait le maréchal Alexandre Vassilevski, qui fut le commandant de l’état-major soviétique de 1942 à 1949 et mit au point l’opération à l’issue de laquelle l’armée japonaise du Guandong fut écrasée.

Domaine public
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Alexandre Vassilievski naquit en 1895 dans la famille d’un prêtre. Il alla à l’école paroissiale et au séminaire. Mais il rêvait de devenir agronome. La Première Guerre mondiale bouleversa ses projets : il s’engagea comme volontaire dans l’armée.

En 1915, à la sortie de l’école militaire, l’aspirant Vassilievski fut envoyé sur le front. Il y fit preuve de facultés d’organisateur remarquables. D’une compagnie mal en point dont on lui avait confié le commandement, il fit un modèle de préparation, de discipline et de capacité au combat.

Anatoli Morozov / Sputnik
Anatoli Morozov / Sputnik

Alexandre Vassilievski servit jusqu’au grade de capitaine en second et fut décoré à deux reprises pour bravoure au combat. En 1917, il rentra chez lui. La guerre civile éclata peu après et il fut mobilisé dans l’Armée rouge. Il combattit les armées polonaises.

Après la fin de la guerre civile, Alexandre Vassilievski resta dans les forces armées, commanda plusieurs unités, poursuivit sa formation militaire. Ses supérieurs voyaient en lui un commandant méthodique aux grandes compétences organisationnelles et un tacticien qui savait faire preuve à la fois de souplesse et d’entêtement.

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S. Chtcherbakov / Sputnik Grande Guerre patriotique de 1941-1945. Libération de la Biélorussie des nazis
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En 1937, le futur maréchal fut assigné à l’état-major. Il disait y avoir passé les meilleures années de sa vie. Il prit part à la guerre d’Hiver contre la Finlande. Il présida ensuite la commission de démarcation de la nouvelle frontière entre la Finlande et l’URSS.

Après l’invasion allemande, Alexandre Vassilievski se rendait régulièrement sur le front, inspectait l’élévation des lignes de défense autour de Moscou et participa à la préparation de la contre-offensive destinée à repousser la Wehrmacht loin de Moscou.

Iakov Rioumkine / Sputnik
Iakov Rioumkine / Sputnik

Le 26 juin 1942, Alexandre Vassilievski remplaça Boris Chapochnikov, qui avait renoncé à son poste pour raison de santé, à la tête de l’état-major. Jusqu’à la fin de la guerre, il participa à l’élaboration d’opérations stratégiques très importantes, coordonna les actions des différents fronts et des différentes armes, contrôla la préparation de la réserve et les contacts avec les alliés. Le 16 février 1943, il fut fait maréchal.

« Il évaluait toujours correctement les situations opérationnelles et stratégiques [...] Lorsque Staline n’était pas d’accord avec lui, Vassilievski savait avec dignité et grâce à des arguments de poids convaincre le commandant en chef des forces armées que, dans la situation présente, il ne fallait pas prendre d’autre décision que celle qu’il avait proposée », se souvenait le maréchal Gueorgui Joukov, un ami proche du maréchal Vassilievski.

Boris Cheïnine / TASS Guerre soviéto-japonaise. Maréchal Vassilievski avec ses subordonnés à Port-Arthur
Boris Cheïnine / TASS

Le 21 février 1945, après la mort du général Ivan Tcherniakhovski, le maréchal Vassilievski prit le commandement du 3e front biélorusse. Il commanda l’opération qui s’acheva par la prise de Königsberg. Plus tard, on lui confia le commandement des armées qui allaient combattre le Japon en Mandchourie

Le 30 juillet 1945, le maréchal Vassilievski prit la tête du commandement général des armées soviétiques en Extrême-Orient. Dans la guerre contre le Japon, Staline lui laissa toute liberté d’action.

Archives d'Evgueni Akhmatov/russiainphoto.ru
Archives d'Evgueni Akhmatov/russiainphoto.ru

En août 1945, les armées soviétiques défirent les armées de l’armée du Guandong (en Mandchourie) et prirent possession du sud de l’île de Sakhaline et des îles Kouriles. Elles s’enfoncèrent en territoire ennemi sur plusieurs centaines de kilomètres, divisèrent les forces japonaises en plusieurs groupes qu’elles encerclèrent.

La défaite subie par un groupe d’un million d’hommes joua un rôle essentiel dans la décision de capituler prise par l’empereur japonais.

Sputnik
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Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le maréchal Vassilievski reprit son poste à la tête de l’état-major soviétique. Il occupa plus tard les fonctions de ministre des Forces armées de l’URSS. Durant les dernières années de sa vie, il rédigea ses mémoires. Il s’éteignit en 1977.

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