Comment Napoléon Ier voulut-il devenir le parent du tsar Alexandre Ier?
À l’automne 1808, Napoléon Ier fit part à Talleyrand de son projet de divorcer de Joséphine et d’épouser Catherine Pavlovna, l’une des sœurs du tsar Alexandre Ier. L’empereur des Français qui n’avait pas d’enfant avec son épouse légitime voulait fonder une dynastie.
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Depuis la conclusion de la paix de Tilsit les 7 et 9 juillet 1807, la France et la Russie étaient alliées. Même si les souverains s’étaient juré « paix et amitié », les relations qu’ils avaient nouées n’étaient pas étroites. Pour renforcer les liens entre les deux empires, Napoléon Ier imagina d’épouser une des grandes-duchesses russes.
Napoléon Ier
Dans ses mémoires, la comtesse Sophie de Choiseuil-Gouffier, dame de compagnie de l’impératrice consort Élisabeth Alexeïevna, se souvenait que : « Alexandre parut disposé à accéder aux vœux de Napoléon ; mais l’impératrice [douairière] Marie, et la jeune princesse elle-même, femmes de grand caractère, et qui toujours avaient désapprouvé le système continental qu’Alexandre avait adopté malgré lui, témoignèrent, dans cette circonstance, une fermeté, une résistance, si grandes, que l’empereur crut devoir céder ; et Napoléon, pour la première fois peut-être depuis son élévation, essuya un refus. »
L’impératrice mère ne voulait pas lier sa lignée à un « parvenu ». On prétexta alors que Catherine Pavlovna était déjà promise au prince Peter Friedrich Georg von Oldenburg. Elle lui fut mariée en avril 1809.
Catherine Pavlovna
Napoléon Ier fut vexé de ce refus. Il ne l’empêcha pourtant pas le 28 décembre 1809 de demander la main d’une autre des sœurs d’Alexandre Ier, Anna Pavlovna, alors âgée de quatorze ans. Il avait deux semaines plus tôt obtenu la dissolution de son mariage avec Joséphine.
Alexandre Ier affirma à son ami Armand de Caulaincourt, ambassadeur français à Saint-Pétersbourg, que cette idée lui convenait et que sa sœur ne pourrait faire meilleur mariage.
En réalité, les Romanov ne souhaitaient pas établir de liens de parenté entre eux et Napoléon Ier, en dépit du rang qu’il avait atteint. Le tsar Alexandre Ier posa alors comme condition à ce mariage que la France empêche l’extension du duché de Varsovie, qui était alors sous sa protection, et le rétablissement du royaume de Pologne.
Anna Pavlovna de Russie
Ces conditions étaient inacceptables pour Napoléon Ier. Les négociations de mariage n’aboutirent à rien. L’empereur des Français obtint la main de Marie-Louise d’Autriche avant que la cour russe ne lui fasse savoir en février 1810 qu’en raison de l’âge d’Anna Pavlovna, le mariage ne pourrait avoir lieu avant deux années.
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