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Cyrille et Méthode, les moines qui inventèrent le plus ancien alphabet slave
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Qui étaient Cyrille et Méthode ?
Cyrille et Méthode étaient deux frères. Méthode était l’aîné de sept enfants et Cyrille, le cadet. Ils naquirent à Salonique (Thessalonique), une ville de l’Empire byzantin, dans une famille aristocratique. Tous deux reçurent une brillante éducation.
Ils étaient probablement grecs. Une polémique scientifique oppose toutefois encore certains chercheurs à ce sujet.
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Méthode fit carrière dans l’armée et fut nommé stratège (commandant militaire avec des fonctions administratives) en Macédoine. Il prit la tonsure puis devint abbé du monastère de Polychron en Bithynie (Asie Mineure).
Cyrille, lui, choisit la voie des ordres dans sa jeunesse, à l’époque où il servait à la cour du patriarche de Constantinople. Après l’assassinat de son protecteur, le logothète (ministre) Théoctiste, Cyrille rejoignit son frère au monastère de Polychron.
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Nécessité de créer un alphabet pour le slave
Les deux frères étaient polyglottes. Ils maîtrisaient le grec, leur langue maternelle, et plusieurs dialectes slaves. Salonique se trouvait dans une région de l’Empire byzantin où des tribus slaves s’étaient installées au VIe siècle après J.-C. Elle accueillait une grande communauté bulgare et le dialecte grec de Salonique s’était diffusé parmi les Slaves du Sud.
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Cyrille et Méthode se seraient rendus en mission chez les Bulgares dans les années 850. Ils auraient constaté que le clergé n’avait ni Evangiles, ni livres liturgiques en langue slave. Ce qui était un frein à la diffusion du christianisme.
Les deux frères décidèrent d’inventer un alphabet pour que les livres saints et liturgiques puissent être traduits en slave (les dialectes de cette famille étaient à l’époque beaucoup plus proches les uns des autres que ne le sont aujourd’hui les langues slaves). Ils pensaient que les alphabet grec et latin ne présentaient pas assez de lettres pour traduire graphiquement certains sons des dialectes slaves.
La date de l’apparition de l’alphabet glagolitique communément admise est 863. Cyrille et Méthode se trouvaient alors dans le royaume de Grande-Moravie, où ils réalisèrent la plus grande partie des traductions du grec en slave qu’ils firent dans leur vie.
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Alphabets glagolitique et cyrillique
L’alphabet que les deux moines inventèrent est dit glagolitique. Ils se seraient inspirés soit de l’alphabet grec, soit de l’alphabet khoutsouri, l’écriture ecclésiastique géorgienne. Certains voient même dans les lettres glagolitiques un influence de runes.
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L’alphabet glagolitique se diffusa largement sur le territoire de l’actuelle Croatie (sur certaines îles, il fut même utilisé jusqu’au début du XXe siècle).
On trouve très peu de traces de son utilisation sur les terres russes où s’imposa l’alphabet cyrillique.
Cet alphabet, qui doit son nom à Cyrille, fut certainement mis au point par ses disciples. À la fin du IXe siècle, ils s’établirent dans le royaume bulgare du tsar Siméon où ils modifièrent la glagolite : ils s’inspirèrent de l’alphabet grec et transformèrent certaines des lettres glagolitiques.
L’alphabet cyrillique, plus simple que le glagolitique, finit par le supplanter dans la courant du Xe siècle.
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