Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad

Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad
Anatoli Garanine/Sputnik
La bataille de Stalingrad marqua le tournant de la Seconde Guerre mondiale. Après cette victoire soviétique, l’armée allemande ne fit que reculer vers l’Allemagne. Avant février 1943, l’Armée rouge avait aussi remporté d’autres grands succès.

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Libération de Iartsrvo

Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad Des soldats soviétiques célébrant la libération de Iartsevo
Nikolaï Novak/Sputnik / undefined

Cette ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Smolensk fut prise par les Allemands le 16 juillet 1941. Non loin de la ville furent parachutés des soldats à qui des unités de la 7e division de chars de la Wehrmacht vinrent en soutien.

Après avoir perdu Iartsevo, les unités soviétiques présentes dans la région de Smolensk risquaient d’être encerclées. C’est pourquoi le groupe d’armées placé sous le commandement du major-général Constantin Rokossovski (1896-1968) lança sans tarder une contre-offensive. Le 19 juillet, ses troupes reprirent Iartsevo.

« Nous avons regroupé toutes les forces que nous avons pu dans le secteur de Iartsevo, puis avons porté un coup à l’ennemi qui ne s’y attendait pas : la veille, il avait avancé et n’imaginait pas être repoussé par ceux-là mêmes qui avaient mené un combat aussi intense pour la défense de la ville », se souvenait le maréchal Rokossovski.

Des combats acharnés se tinrent autour de Iartsevo durant tout l’été. Les Allemands parvinrent à reprendre la ville le 5 octobre. L’Armée rouge ne put les en chasser définitivement que le 16 septembre 1943.

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Élimination du saillant d’Elnia

Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad Les troupes soviétiques entant à Elnia
Leonid Velikjanine/Sputnik / undefined

Les Allemands prirent la petite ville d’Elnia située à environ quatre-vingts kilomètres au sud-est de Smolensk le 19 juillet 1941. Il en résulta la formation d’un saillant qui s’enfonçait profondément dans les lignes de défense soviétiques.

La mission d’éliminer cette tête de pont fut confiée au général Gueorgui Joukov, alors commandant du front de réserve. Le 30 août, après que l’artillerie soviétique eut pilonné les positions allemandes, l’infanterie avança sur deux côtés de la ville.

Le 3 septembre, la distance entre les deux flancs des troupes soviétiques n’était plus que de huit kilomètres, les Allemands commencèrent à se retirer de peur de se retrouver encerclés. Le 6 septembre, l’Armée rouge entra dans Elnia.

Cette opération fut l’une des premières au cours desquelles l’Armée rouge parvint à briser les défenses allemandes. Plusieurs des divisions y ayant participé reçurent la distinction de division de la Garde.

Les Allemands reprirent Elnia le 6 octobre 1941 et l’occupèrent jusqu’au 30 août 1943.

Libération de Rostov-sur-le-Don

Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad Combats de rue à Rostov-sur-le-Don, novembre 1941
Max Alpert/Sputnik / undefined

Après avoir repoussé la 56e armée soviétique sur la rive gauche du Don, les troupes de la Wehrmacht entrèrent dans Rostov-sur-le-Don, grand centre industriel où vivaient alors cinq cent mille habitants, le 21 novembre 1941. Elles décidèrent de faire une pause dans leur progression.

Le 27 novembre, trois armées soviétiques lancèrent un assaut sur la ville dans l’espoir de l’encercler. L’infanterie traversa le fleuve à peine gelé et entama immédiatement le combat.

En dépit de l’interdiction formelle d’Adolf Hitler d’abandonner Rostov-sur-le-Don, les troupes allemandes se retirèrent de la ville pour ne pas s’y retrouver prises au piège. L’Armée rouge y entra le 29 novembre.

Non seulement cette victoire releva le moral des troupes soviétiques, mais elle permit au commandement du groupe des armées « Sud » de rediriger leurs réserves vers Moscou où, le 5 décembre, fut lancée la contre-offensive. Plus tard, un officier de la Wehrmacht déclara : « Nos problèmes commencèrent à Rostov... ».

Pendant les sept mois qui suivirent, la ligne de front s’étira non loin de Rostov-sur-le-Don. Au printemps 1942, après la défaite subie par les troupes soviétiques près de Kharkov, les Allemands reprirent Rostov et la tinrent jusqu’en février 1943. 

Libération de l’est de la Crimée

Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad Des troupes de débarquement soviétiques en route vers la Crimée
Photo d’archives / undefined

À la fin de l’année 1941, presque toute la Crimée était sous la domination de la Wehrmacht. Elle faisait le siège de Sébastopol, principale base de la flotte soviétique de la mer Noire, mais n’avait pas encore réussie à la prendre. Pour ce faire, elle mobilisa presque toutes ses divisions présentes sur la péninsule et ne laissa que quelques troupes pour défendre celle de Kertch. Le commandement soviétique décida d’exploiter cette situation.

Les 26 et 29 décembre, l’Armée rouge procéda à deux débarquements respectivement près de Kertch et de Théodossie. Les soldats se jetèrent à la mer et avancèrent dans l’eau glacée jusqu’à la rive où ils éliminèrent facilement les faibles cordons de la défense allemande.

« La nuit, le vent, le froid glacial, les vagues emportaient les rampes de débarquement. Tout autour volaient les missiles et l’obscurité ambiante était striée de balles traçantes. Retentit l’ordre : "En avant pour la Crimée !". Nous sautons par-dessus bord, j’ai de l’eau jusqu’aux épaules, j’ai pied, le froid brûle tout mon corps, mais j’ai encore chaud aux jambes que j’ai bien emmitouflées. Je n’ai pas le temps de penser : avancer, seulement avancer pour atteindre la rive... », se souvenait le mitrailleur Fiodr Kovaltchouk.

Le 2 janvier 1942, l’Armée rouge libéra complètement la péninsule de Kertch. Mais, en mai de la même année, les troupes soviétiques furent écrasées par la contre-offensive allemande qui permit à l’ennemi de retrouver ses positions.

La victoire près de Moscou

Cinq victoires de l’Armée rouge sur la Wehrmacht avant la bataille de Stalingrad Infanterie soviétique près de Moscou
Arkadi Chaïkhet/Sputnik / undefined

En octobre 1941, les troupes soviétiques des fronts Ouest et de réserves furent presque toutes écrasées par la Wehrmacht près de Viazma. Dans l’attente du renfort d’autres unités de réserve, le commandement envoya presque toutes les forces vives dont il disposait, dont les élèves des écoles militaires, tenir les lignes de défense.

L’armée allemande avançait inexorablement sur Moscou. Le 30 novembre, le village de Krasnaïa Poliana, à seulement trente kilomètres du Kremlin, fut pris. Le commandement de la Wehrmacht pensa alors qu’un dernier assaut permettrait de faire tomber Moscou.

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Mais les soldats allemands étaient déjà éreintés et des réserves de l’Armée rouge qui n’avaient pas encore combattu avaient été secrètement concentrées dans la capitale. Les 5 et 6 décembre 1941, les armées de plusieurs fronts soviétiques lancèrent une contre-offensive d’ampleur.

« Pendant une heure et demie environ, cela a tonné sur toute la ligne de front. Puis les cinq armées du front sont passées à l’offensive. [...] On avançait et on ne voyait pas d’Allemands. Ils avaient déjà décarré. Je me suis même fait la réflexion : ʺEh bien ! Ils décarrent maintenant, comme on avait décarré de la frontière jusqu’à Moscouʺ. On était tous gais et on riait : ʺOn arrive enfin à les chasser ! Maintenant, c’est certain, nous vaincrons !ʺ Et on a avancé comme cela sur deux cents kilomètres », se souvenait le soldat d’infanterie Toungoutchaï Apassov.

L’Armée rouge repoussa alors la Wehrmacht stupéfiée de cent à deux cent cinquante kilomètres de la capitale. Sur certains tronçons des lignes ennemies, la retraite tourna à la fuite dans la panique. Adolf Hitler limogea immédiatement plusieurs hauts gradés du commandement.

L’Armée rouge put alors libérer entièrement les régions de Toula, Riazan et Moscou. C’en était fini du « blitzkrieg » allemand. La guerre allait durer.

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