
Ce boxeur français qui a popularisé la savate dans l’Empire russe
Outre sur Telegram, Fenêtre sur la Russie diffuse désormais du contenu sur sa page VK! Vidéos, publications dédiées à l’apprentissage du russe et plus encore dans notre communauté


« Avec sa jambe, il agit aussi librement qu’avec ses bras », s’est-on étonné à Saint-Pétersbourg à l’arrivée de l’athlète français Ernest Lustallo, en 1897. Auparavant familiers uniquement des combats aux poings et de la boxe anglaise, les habitants de l’Empire russe ont été surpris par les techniques sportives inhabituelles de l’étranger.
Le pays lointain et froid a plu à ce natif du sud de l’Hexagone. Lustallo, qui avait déjà derrière lui une carrière internationale brillante, a décidé d’enseigner la savate aux Russes afin qu’ils puissent apprendre à se battre avec leurs pieds et ne plus être surpris. Il a commencé à entraîner de jeunes sportifs et à organiser des tournois et s’est si bien intégré en Russie impériale qu’il en a même reçu la citoyenneté et s’est appelé à la manière russe : Ernest Ivanovitch.
En réalité, le Français avait d'autres cordes à son arc en plus de la boxe - il savait nager, faire de l’escrime et effectuer des acrobaties à la perfection. On lui attribue le mérite d’avoir formé plusieurs générations de brillants artistes de cirque et les premiers cascadeurs russes.

Lustallo semblait ne connaître aucune peur. Lorsque les bolcheviks sont arrivés au pouvoir, il n’a pas quitté le pays, restant fidèle à sa seconde patrie. Il ne savait pas que des temps difficiles attendaient la savate en URSS : au milieu des années 1920, ce sport a été interdit en raison de sa nature bourgeoise et n’a été à nouveau reconnu qu’après une série de combats de démonstration organisés par les disciples du Français.
Lustallo est décédé en 1931 à Leningrad (Saint-Pétersbourg à l’époque soviétique) alors qu’il se rendait à son travail. Or, même après sa mort, il a continué à servir la Russie - son squelette est toujours conservé au Musée d’anatomie de l’Université d’éducation physique Lesgaft à Saint-Pétersbourg.
Dans cette autre publication, découvrez pourquoi la noblesse russe parlait français.